Dans ce petit royaume perché dans l’Himalaya, l’harmonie bouddhique prime sur la réussite matérielle.
Descendus par des sentes de montagne, ils arrivent par grappes bariolées. Les fermiers des hautes vallées de Bumthang marchent depuis l’aube. Pour ce jour de fête, les femmes sont drapées dans leur plus belle « kira » de soie chatoyante. Les hommes sont en « gho », la tenue nationale, qui évoque à la fois un kimono et un kilt écossais. Rouges, jaunes, bleues, les silhouettes qui se détachent sur le vert des rizières rehaussent encore l’extraordinaire beauté de la vallée. Les derniers arrivants pressent le pas tandis que résonne un énorme gong, marquant le début de la fête annuelle de Guru Rinpoché, lama du VIIIe siècle qui répandit le bouddhisme à travers l’Himalaya.
En procession, les moines sortent du temple. Les jeunes musiciens, dans les robes ocre des novices, précèdent au son des cymbales le père abbé et les principaux lamas réincarnés, en toge orange avec mitre. L’assistance demeure respectueusement debout autour des moines qui s’assoient en tailleur, yeux mi-clos, pour la longue récitation des mantras. Enfin, le rythme des tambours s’accélère. Les premiers groupes de danseurs peuvent entamer les chorégraphies sacrées, qui dureront toute la journée. « Ce sont d’heureux auspices comme début », affirme Thsering Chanmo. L’institutrice de 24 ans observe les danseurs de façon distraite, tout en lançant des oeillades à la ronde. Car le grand festival est aussi, pour les garçons et les filles des différents villages, l’occasion de se rencontrer. « Beaucoup de mariages commencent ici, explique la jeune célibataire. C’est l’assurance d’une vie commune heureuse. »
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