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Chercher son Maître ou comment le trouver sans s’égarer

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Chercher son maître
Chercher son maître
Trouver son maître: n’est-ce pas une des préoccupations majeures de tout chercheur désireux de s’engager sur une voie spirituelle ou religieuse, qu’il soit novice ou pratiquant déjà assidu souhaitant assurer son engagement?

Oui, mais quel maître et comment?

Certains, après avoir erré de « guide » en guide, finissent par arrêter leur choix sur l’homme ou la femme qui va les conduire, les conseiller, les diriger.

Ils lui font alors confiance et sont prêts à suivre son enseignement. Mais d’autres s’interrogent après avoir successivement tâté diverses voies, écoles ou pratiques religieuses, sur la réalité de la profondeur spirituelle ou même la sincérité réelle de la personne qui se présente comme maître ou que l’on présente comme tel.

A la fois désorientés par une société dont la pauvreté intellectuelle sombre un peu plus chaque jour dans les abysses et dégoûtés par le radicalisme primaire de certaines déviations religieuses ou par le manque de conviction associé au « copié-collé » superficiel dont font preuve ici ou là des représentants des grandes religions, ils finissent par tout plaquer et ne plus croire en rien.

Dans ces conditions, la désertification spirituelle croissante de notre société, n’est-elle pas alors un formidable filon pour les charlatans offrant des « produits » alternatifs de plus en plus nombreux, dérivés des courants spirituels et de religions dites traditionnelles et se présentant comme innovants?

Le pire côtoie alors le meilleur avec le risque pour les naïfs de se jeter dans les bras du premier venu quand il est convainquant, persuasif et apparemment propre sur lui et dans sa tête. Ceux qui succombent finissent alors, soit par déchanter et se replier sur eux-mêmes, soit -ce qui est pire- par devenir complètement dépendants et de facto mentalement conditionnés et esclaves intellectuels voire physiques de leurs guides ou soit disant « gourous ».
Consultons le Net ou ouvrons une revue, même spécialisée: les pubs sont là -car il faut bien vivre- pour nous inciter à nous rendre à tel ou tel centre, à suivre les enseignements ou le cycle de conférences de tel ou tel représentant « qualifié » appartenant à tel courant religieux ou spirituel.

Les nouveautés très tendance, du style ressourcement personnel ou stages « new age » et autres, pullulent comme au temps des marchands du Temple, de Jésus. Certains pôles spirituels pourraient même en arriver, par les temps qui courent, à faire « du nombre » et « du chiffre  » pour pouvoir continuer à vivre et fonctionner et en arriver quasiment à se transformer insidieusement en « usines » à fabriquer des adeptes du style « Clubs Med » de la spiritualité ou en néo-centres de consultations psy sous la conduite d’assistants trop zélés et superficiels ayant pris le relais de maîtres devenus absents ou trop vieux.

Qu’il est loin l’heureux temps, follement et délicieusement naïf des années 60 où avec son sac à dos, l’assoiffé de spiritualités allait en Inde, au Népal ou ailleurs pour trouver son Maître. S’il était réellement motivé et perspicace, il le trouvait effectivement et, chanceux, revenait chez lui apaisé, pour éventuellement enseigner à son tour .

« Dieu merci », tant en Asie, qu’hors d’Asie, il existe toujours des centres d’enseignement spirituel dignes de ce nom où l’on peut rencontrer des maîtres authentiques et où tout un chacun quelque peu motivé a la possibilité d’effectuer fructueusement des séjours et retraites de plus ou moins longue durée. Le premier contact reste primordial: il arrive que le nouveau venu s’y sente immédiatement en confiance et arrête son choix ou, s’il reste sceptique, qu’il fasse ensuite des « tests comparatifs » entre plusieurs lieux de pratique spirituelle avant de « poser son sac » et de rechercher l’Essentiel. Il ne lui reste plus alors qu’à lâcher prise et à méditer encore et encore sous la conduite éclairée du Maître et de ses collaborateurs qualifiés qui en ont reçu la transmission. C’est encore là une question de confiance entre pratiquants et « enseignants ».

En fin de compte, trouver son maître reste une aventure tout aussi difficile que naguère, à la différence près que dans les années 50 et 60, les maîtres authentiques se comptaient à peine sur les doigts d’une main en Occident et qu’il fallait aller loin en Orient et en Asie pour trouver des guides spirituels éclairés. Bien qu’il y eut aussi depuis toujours de nombreux charlatans, on pouvait y côtoyer de vrais maîtres et c’était alors souvent ces derniers qui choisissaient leurs disciples.

Aujourd’hui, dans les pays dits civilisés d’Europe, des Amériques ou d’ailleurs, les maîtres foisonnent et c’est plutôt au disciple de faire preuve de discernement pour trouver la perle rare.


Pierre Suchet

pour www.buddhachannel.tv




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