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Méditation, les clés du nirvana

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En Californie, l’institut Esalen fascine depuis cinquante ans les candidats à la paix intérieure. Liste d’attente transcendantale, prix en lévitation… Le voyage au centre du bonheur se mérite car il exauce les rêves les plus intimes, du développement personnel à la spiritualité orientale. Reportage ponctué de témoignages made in France. Échappée zen.

L’institut Esalen, en Californie, un cadre majestueux pour les stagiaires en quête d'introspection et de contemplation.
L’institut Esalen, en Californie, un cadre majestueux pour les stagiaires en quête d’introspection et de contemplation.

Le voyage initiatique commence sur la mythique route 1, direction Big Sur, au sud de San Francisco. Des lacets étroits d’une route côtière protégée sur 160 km, sauvage et quasi inhabitée, vue imprenable sur le bleu du Pacifique. Pour se rendre à Esalen, sur les traces de Henry Miller et de Jack Kerouac, pas d’autre option que d’emprunter cette bande d’asphalte à une voie, qui tutoie la roche du massif de Santa Lucia, le ciel et l’océan. Le panneau à l’entrée de l’institut légendaire, « Seulement sur réservation », rappelle à la réalité les curieux égarés. Les 17 000 happy few qui passent le poste de sécurité chaque année doivent réserver longtemps à l’avance, parfois des mois. « J’étais en liste d’attente pour une retraite de méditation silencieuse en 2011 », raconte Melanie, une San Franciscaine de 38 ans, inscrite aujourd’hui à l’atelier « Cultiver les sens et le bonheur grâce au yoga et à la méditation de pleine conscience ». « Hélas, aucun désistement. Le catalogue 2013 est arrivé, j’ai réservé dès que j’ai pu me libérer. »

C’est son premier séjour à l’institut Esalen, à l’instar de sa compagne de chambre, Adriana, procureur brésilienne, yogi et méditante régulière. Elle a fait le voyage de São Paulo pour seulement trois jours d’atelier. « Beaucoup d’autres retraites s’en sont inspirées, mais je viens découvrir l’originale. »

L’institut, fondé en 1962 par Dick Price et Michael Murphy, au retour d’un séjour à l’ashram de Sri Aurobindo, à Pondichéry, s’est défini d’emblée comme un centre d’éducation alternative et éclectique, influencé par des philosophes, artistes et penseurs spirituels. Une université consacrée à l’exploration du potentiel humain, inspirée par l’écrivain Aldous Huxley (auteur du Meilleur des mondes et des Portes de la perception), soit tous les aspects de la réalisation de soi. La falaise d’Esalen a vu défiler l’aristocratie de la contre-culture, attirée par cette aura pionnière en psychologie humaniste et spiritualité orientale (mais aussi diplomates soviétiques et américains au temps de la guerre froide, pour des rencontres informelles). Dans les années 1960, Jane Fonda y a aidé en cuisine, l’auteur Hunter S.Thompson (Las Vegas Parano) y a fait office d’agent de la sécurité, et Joan Baez, Ravi Shankar ou encore la chanteuse Joni Mitchell y ont régulièrement donné des concerts. Dans ses bains d’eau chaude naturelle, nichés sur la corniche, il n’était pas rare de croiser Timothy Leary, le pape du LSD, Steve McQueen, la Beat generation, Jack Kerouac et Allen Ginsberg. Berceau, sur la côte Ouest, de la gestalt-thérapie, l’institut, perçu comme étant un centre de recherche psychanalytique pointu, a parfois été taxé de repaire hippie. Le boom du développement personnel aux États-Unis puis en Europe, auquel il a grandement contribué, a changé son image.


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