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Philosophie au vert dans le jardin japonnais de Jean-Claude Bendrell

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Entrez et le monde n’a plus rien à voir. Nous voilà immergés dans un univers ordonné, un ailleurs où le silence est seulement rythmé par l’écoulement d’une rivière. Voluptueux. Le jardin de Jean-Claude Bendrell à Nansouty est devenu un objet à visiter pendant les journées du patrimoine. Une curiosité où les urbains se pressent pour souffler. Le jardin japonais. Îlot de zenitude dans un monde de brutes.

« Ce jardin a été désiré il y a trente ans, à la faveur d’un voyage dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est, se souvient Jean-Claude Bendrell, architecte d’intérieur. Là, au fil de mes pérégrinations, je découvre des jardins de prière, caractérisés par un temple en bois cerné par un jardin de petite taille. Je m’y posais, j’y trouvais un calme intérieur. J’ai mis huit ans à organiser ce jardin, ici, chez moi, à Nansouty. Dans 100 mètres carrés. Mon idée ? Reproduire en Occident ce que j’avais repéré en Asie, un jardin de méditation. Les moines ont observé la nature, ces jardins sont comme un ordre recréé de la nature, un ordre qui respecte l’équilibre de l’expression spontanée de la nature. Un équilibre qui agit sur la structure de l’homme, l’invite à entrer dans sa profondeur. »

Le jardin de Nansouty caché derrière les murs blancs est doté d’une petite source mis e au jour, où s’ébattent des poissons, carpes koï et poissons rouges apportés par les enfants du quartier. Le temple en bois planté au milieu de ce jardin aquatique est accessible par un petit pont en pierre.

Le lieu est absolument magique, au-delà du bla-bla il a un pouvoir incontestable de susciter de la sérénité. On a envie de s’asseoir sur un caillou, de laisser l’eau couler et de plonger à l’intérieur de soi. Avec béatitude.

EN CONSTANTE MUTATION

Jean-Claude Bendrell n’imaginait pas que sa création rencontrerait un tel succès auprès du public, ni même autour de lui. « Ce n’est jamais fini, dit-il. Ce lieu, pour rester fidèle à la méthodologie des moines est en constante mutation. Évolutif en permanence. J’y fais des travaux chaque année. Là, j’ai stocké dans un lieu une tonne et demie de rocher. Elle sera intégrée aux murs du jardin, afin de créer un environnement montagneux. Le mois dernier, j’ai ramené des Monts d’Auvergne une pierre de lave, je l’ai posée ici. Ce jardin nécessite tous les jours deux à trois heures de boulot. Un arbre à tailler, des feuilles à ramasser, le bassin à nettoyer. Chaque chose est à sa juste place, cet ordre est générateur de paix intérieure. »

Jean-Claude Bendrell affirme que son rythme cardiaque baisse lorsqu’il vit dans son jardin. Le matin, il y prend son petit-déjeuner et vient y chercher de l’inspiration lorsqu’il en manque. « Ce n’est pas le projet de ma vie, mais un vrai travail spirituel, philosophique. Une quête qui se poursuit dans mon travail. Je me sens comme un moine de mon jardin, en harmonie, symbiose. On a tous oublié la place de la nature dans nos vies urbaines. Ici, tout reprend sa place. »



Le jardin japonais de Jean-Claude Bendrell est visitable sur rendez-vous.

06 67 28 14 65


Source: Sud Ouest




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