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Trinh Xuan Thuan, l’homme qui remonte le temps

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VIDÉO INA – Ce chercheur en astrophysique n’a pas peur de se poser des questions métaphysiques et éthiques.

Trinh Xuan Thuan
Trinh Xuan Thuan

Cela fait quarante ans que Trinh Xuan Thuan scrute les confins du temps et de l’espace mais il est toujours aussi émerveillé par le ciel que lors de cette nuit où, étudiant à l’université de Caltech en Californie, il a vu pour la première fois la lumière du cosmos se déverser dans son télescope. Il a passé la majeure partie de ces années derrière un ordinateur, occupé à comprendre les bébés galaxies et à percer le mystère de la masse noire en calculant la quantité d’hélium fabriquée pendant les premiers instants de l’univers. Il se rend néanmoins deux fois par an, comme pour une sorte de retraite, sur un site astronomique pour la joie de contempler les étoiles dans l’un de ces télescopes qu’il appelle les cathédrales des temps modernes: ne relient-ils pas l’homme au mystère de ses origines ? Grâce à eux, on voit des étoiles 40 millions de fois moins lumineuses que celles que l’on distingue à l’œil nu. «Or voir faible, c’est voir loin, et voir loin, c’est voir tôt.» Les télescopes remontent le temps des milliards d’années en arrière.

Trinh Xuan Thuan est physicien mais il n’a pas peur, contrairement à la plupart de ses collègues, de s’échapper du strict champ scientifique pour partager son ravissement et son questionnement métaphysique avec le public. Il faut l’entendre évoquer, attendri, comme s’il parlait d’une femme, les bras spiraux des galaxies «de toute beauté». «Oui, je suis amoureux du ciel, je n’ai pas honte de le dire.»

«L’astronomie pour les poètes»

Il ne se lasse de répéter, avec le ton de quelqu’un qui ne s’en est toujours pas remis, qu’il y a cent milliards de galaxies connues et que dans chacune d’elles il y a cent milliards de soleils. Et si les lois physiques qui régissent l’univers avaient varié d’un iota, la vie ne serait pas apparue sur notre grain de sable terrestre. Mais le plus fou, selon lui, c’est que l’homme soit capable de penser tout cela. «Je frémis toujours quand je vois cette beauté, cette cohérence. C’est impossible pour moi que tout cela n’ait aucun sens. L’univers semble être parfaitement réglé pour qu’un observateur capable d’apprécier son organisation et son harmonie apparaisse.» Certains, comme Théodore Monod, pensent que c’est un hasard. Il parie lui, à la manière de Pascal, sur un principe créateur. «La cosmologie moderne a réenchanté le monde.»

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