Commentaire d’Alain Delaporte-Digard :
L’arrivée de Sa Sainteté le Dalaï-Lama à Hong-Kong serait une grande nouvelle.
Hong-Kong s’est toujours appelée « le port aux parfums », la ville de tous les parfums et même des odeurs de spiritualité. Malgré la richesse de ses entreprises et de la haute finance et la pauvreté de sa population, je me souviens dans les années 1970-1980 de la résonance des hongkongais pour le spirituel. Sans la rétrocession à la Chine Populaire de Hong-Kong et de ses nouveaux territoires en 1997, le bouddhisme tibétain serait aujourd’hui un véritable foyer de spiritualité et d’ouverture dans la ville.
Comment va réagir le nouveau président Xi Jinping ? Pour l’instant, selon le quotidien South China Morning Post de Hong-Kong, les autorités restent « bouche close ». Dans un contexte où Pékin accuse le Dalaï-Lama d’être l’instigateur des immolations par le feu de certains « activistes tibétains », il est peu probable que le président change de ligne politique. N’oublions pas que pour le gouvernement chinois, « le conflit Chine-Tibet n’existe qu’à travers la propagande des médias étrangers », le Tibet n’étant officiellement qu’une province de la Chine.
Hong-Kong sera t-elle la première ville de l’ouverture ? Il est intéressant de noter qu’une association chinoise ose faire cette invitation, signe supplémentaire des fermentations de la société chinoise pour aller vers des transformations à venir.
Autre interrogation : le Dalaï-Lama acceptera-il de venir ? Rien n’est moins sûr. Certainement que Sa sainteté le souhaiterait, mais est-ce pertinent aujourd’hui ? Beaucoup de freins peuvent infléchir sa décision pour trouver une réponse adaptée sur le difficile « chemin du juste milieu. »
Petit rappel : le Dalaï-Lama ne demande pas l’indépendance du Tibet, mais une autonomie culturelle pour préserver les traditions tibétaines en prenant pour modèle la situation du Tyrol en Autriche.