L’été était chaud et doux et il faisait bon le soir, après le coucher du soleil, rester confortablement assis dans le jardin en laissant doucement flâner les pensées.
Mais un soir, se produisit un événement insolite et sympathique lié au cri d’un oiseau de nuit. Cri ou plutôt appel qui m’était déjà familier pour l’avoir autrefois plusieurs fois entendu dans l’arrière pays varois. « Tuut…tuut…tuut » faisait le volatile qui dialoguait avec un congénère en lui répondant dans le calme du soir. Tout cela se passait à quelque 500 mètres de mon domicile dans ma paisible banlieue parisienne.
C’est alors que je me pris au jeu et qu’à mon tour, je me mis à imiter les volatiles avec un « tuut…tuut…tuut » obtenu en pinçant la bouche et en soufflant, un peu à la manière des chasseurs pour attirer le gibier à plumes. Si bien que mon imitation devint quasi parfaite et que je parvins à m’intercaler dans le dialogue entre les deux compères. Une sorte de conversation à trois s’établit. La scène se reproduisit le lendemain et le surlendemain.
Le jour d’après, occupé à quelques travaux d’écriture, je n’étais pas sorti dans le jardin mais j’avais tout de même perçu au loin, le dialogue de mes deux amis de la nuit. Le surlendemain, même chose. J’étais resté dans mon bureau pour ensuite me coucher tardivement. Mais quelle ne fût pas ma surprise en entendant tout près, dans le grand cèdre du jardin, le familier « tuut…tuut…tuut » de l’un des deux volatiles. Il était là, tout près.
Je sortis et le dialogue eut alors lieu directement avec l’oiseau de nuit. Car celui-ci avait d’instinct précisément repéré là où se trouvait mon domicile pour constater par lui même qui était cet interlocuteur mystérieux. Sans doute, étions nous sur la même longueur d’onde. Les jours suivants il ne revint pas, car il était sans doute reparti vers d’autres horizons après avoir apparemment satisfait sa curiosité. Ce ne serait donc pas si compliqué d’engager le dialogue avec des oiseaux de passage.
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