08/04/2012
Au bord d’un chemin vicinal du paisible Poitou, le portail s’ouvre sur un visage qui semble sorti d’une vie antérieure : Davina. L’ex-star, avec Véronique, de la légendaire émission des années 80 « Gym Tonic ». Cheveux ras, yeux plissés, sereine allure de bonze : la copie conforme des Tibétains qui peuplent les ermitages des Himalayas. Et pour cause : elle s’est faite nonne bouddhiste… Aux orties les caleçons fluo ! Elle se drape désormais dans les sobres étoffes de l’exigeante obédience Gelugpa.
Ici, il y a dix ans, c’était encore sa maison de campagne. Le poulailler est toujours là, la piscine aussi. Mais on ne s’y baigne plus : les lieux sont transformés en mini-monastère où Davina – pardon, Vénérable Gelek Drolkar – vit avec trois autres nonnes. Et c’est entre ses méditations et la patiente édification d’un stupa qu’elle a écrit le livre où elle relate cette phénoménale révolution intérieure qu’est le bonheur selon Bouddha…
– Paris Match. Pourquoi la grande prêtresse du culte du corps s’est-elle subitement métamorphosée en nonne ? Et pourquoi vouloir l’expliquer ?
Davina. Mais mon parcours c’est tout sauf ça ! Quant à mon livre, il n’a rien à voir avec une justification. Je n’en ressentais pas le moindre besoin ; c’est un éditeur, Michel Lafon, qui me l’a proposé. Il était intrigué par mon cheminement. J’ai d’abord refusé mais il a insisté. J’en ai alors parlé à mon maître spirituel. Aussitôt, celui-ci m’a demandé : “Si tu dis oui, quelles seront tes intentions au moment de prendre la plume ? Faire parler de toi ? Retourner à ta vie d’avant, sous les feux des médias ?” J’ai répondu : “Non. Si je fais ce livre, ce sera pour partager ce que j’ai appris et comment je perçois la vie depuis que je suis bouddhiste.” Il m’a alors répliqué : “Si c’est le cas, non seulement tu peux écrire, mais tu le dois.”
– Malgré tout, il y a bien eu un déclencheur…
S’il faut à tout prix en trouver un, je dirais que ce fut ma rencontre avec le dalaï-lama à Bercy en 2003. Mais ça venait de beaucoup plus loin. Petite fille, je rêvais de devenir religieuse catholique. Et ma mère connaissait parfaitement l’hindouisme et le bouddhisme. Elle m’a, très tôt, familiarisée avec ces deux univers. A plusieurs moments de ma vie, j’ai aussi traversé ces souffrances ultimes qu’on doit absolument dépasser si l’on veut continuer à vivre. Or, l’apprivoisement de la souffrance est au cœur du bouddhisme.
– Vous évoquez ici la mort de votre fils ?
Il est mort à 23 ans d’une rupture d’anévrisme. Une fois le choc passé, il me fut indispensable d’apprendre à vivre avec la souffrance.
– C’est à ce moment-là que vous vous êtes tournée vers le bouddhisme ?
Plutôt vers la psychanalyse. Mais elle m’a laissée sur ma faim. Il me manquait quelque chose.
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