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Frédéric Lenoir, les lettres et l’esprit

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Dans son « Petit traité de vie intérieure », l’écrivain et historien des religions raconte les sages qui ont marqué sa vie. Rencontre.

Frédéric Lenoir
Frédéric Lenoir

On ne se débarrasse pas facilement d’un tel poids. De ces fardeaux dont il faut se délester au fil du temps jusqu’à, enfin, devenir soi. Frédéric Lenoir, l’homme aux quarante livres, n’en finit pas d’expérimenter les voies de la sagesse. Philosophe, écrivain, spécialiste des religions, il publie, cette fois-ci, un « Petit traité de vie intérieure ». Lenoir a mis du temps à évacuer quelques-uns de ses démons qui l’empêchaient de voir sa vie en rose. Une pression paternelle trop forte, et ce troisième enfant d’une fratrie de quatre se fracasse sur l’autel de Sciences po. « Mon père voulait que je sois brillant, mais pas meilleur que lui », se souvient Lenoir. Son plafond de verre à lui fut longtemps « le plafond de père », celui qui empêche d’avancer, de grandir. Le jeune Frédéric change alors de cap et s’inscrit en philo. Trente ans plus tard, il dirige « Le Monde des religions », anime une émission sur France Culture, écrit tous azimuts et vend des livres à la pelle. Mais il avoue sans fard avoir eu besoin de dix ans de thérapie. Tout cela, il l’explique dans son « Petit traité ». « C’est la première fois que je fais un livre aussi personnel. Mon ­chemin a été chaotique. Maintenant, j’ai acquis une sérénité que je n’avais pas. Je peux aider les autres. »

Le livre est un guide de philosophie de vie. Trop rationnels s’abstenir ! ­Encore que… Bien sûr, on le sait, tout ça. Que pour aimer les autres il faut s’aimer soi-même, qu’on aime comme on a été aimé. Mais que le chemin semble long pour y parvenir ! C’est que Frédéric Lenoir n’a pas mégoté pour se « trouver ». Il y a eu la thérapie fondée sur la libération des émotions, mais aussi la musique, la méditation, la religion, les retraites, le temps passé auprès des lépreux… Et ça n’est pas terminé. « Je suis toujours en recherche, je ne me suis jamais arrêté de marcher », assure-t-il. Chaque jour, que cela soit dans son appartement de Saint-Germain-des-Prés ou dans sa maison de Gordes, il médite. « Lorsque je médite, je crée un espace envers moi-même. Je ne m’identifie plus à mes émotions, je les observe. Cela permet d’être plus lucide sur soi-même. » Une discipline de vie est la seule façon pour lui de conserver la cadence de deux ­livres par an. Il reconnaît faire appel à des documentalistes ou des historiens. Mais l’écriture, c’est lui. Alors, les semaines à Gordes, il se retranche avec ses animaux et écrit douze heures par jour et, celles passées à Paris, il se mue en… parfait ­Parisien, sort, déjeune, dîne, fait la ­tournée des médias. Son livre ­figure déjà parmi les meilleures ventes. Preuve que la recherche de « zénitude » est à la mode. Mais il est habitué à ­tutoyer les sommets des palmarès de ventes. « Mon Dieu… Pourquoi ? », écrit avec l’Abbé Pierre, a été un best-seller, tout comme son roman « La ­promesse de l’ange ». Essais, documents, romans et même théâtre, avec sa pièce « Bonté ­divine ! », il touche à tout et vit – largement – de sa plume. « Pour moi, l’argent est un moyen, pas un objectif. Je paie beaucoup d’impôts en France, et j’aide un certain nombre de gens. »

Et, comme si cela ne suffisait pas, il parcourt le monde des conférences pour prêcher sa bonne parole. Celui qui a eu la révélation des Évangiles à 19 ans est aujourd’hui adepte du bouddhisme. ­Lenoir n’en a sans doute pas fini avec son passé pour envisager un avenir avec enfants. Ses écrits, pour l’instant, suffisent à l’idée de prolongation. Il travaille avec Marie Drucker sur un livre dédié à Dieu. Puis, en solo sur d’autres projets. Du cinéma, d’abord, son vrai rêve. Il ­termine l’écriture d’un scénario. La politique ensuite. A sa façon. Il déplore le négativisme ambiant et l’esprit de victimisation. Sa ligne, c’est « l’Etat ne peut pas tout ». Il aimerait que les Français se rendent compte de la chance qu’ils ont de vivre… en France et qu’ils se responsabilisent. Là est résumée toute sa philosophie : prendre en main son destin. Autrement dit : « Aide-toi, le ciel… » Point final


Valérie Trierweiler

Source : www.parismatch.com

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