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L’auberge espagnole des religions où l’on échange

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28.10.2010

Le centre Notre-Dame-de-Temniac incite au dialogue interreligieux et se penche sur des questions actuelles.

Sœur FrédériqueThibault, de la communauté Sainte-Marthe de Périgueux, qui réside au centre, et Étienne Aussedat, président de l'Association du centre Notre-Dame-de-Temniac.
Sœur FrédériqueThibault, de la communauté Sainte-Marthe de Périgueux, qui réside au centre, et Étienne Aussedat, président de l’Association du centre Notre-Dame-de-Temniac.

«Il y a quelque chose d’extrêmement actuel à Temniac. Face à la montée des communautarismes, le dialogue, la compréhension et l’accueil des autres sont essentiels », considère Étienne Aussedat, président depuis le mois de juin de l’association qui veille aux destinées du centre Notre-Dame-de-Temniac.

Ce centre est né d’un constat, lors d’un grand synode des acteurs de la vie catholique du diocèse en 1994 : le département compte d’autres religions et confessions chrétiennes, peut-être plus nombreuses ici qu’ailleurs. D’où l’idée appuyée par l’évêque de l’époque, monseigneur Poulain, de créer un lieu d’approfondissement de la foi chrétienne, de rencontres spirituelles, d’étude des différentes religions et de recherche du dialogue interreligieux.

Dialogue interreligieux

« C’est le lieu où l’on peut échanger sans juger ni être jugé », est convaincu le président. Aujourd’hui, le centre Notre-Dame est considéré comme l’un des trois plus importants de France avec La Maison de Tobie et le Forum 104 à Paris.


Mémoire des frères de Tibhirine

Christophe Henning, écrivain, journaliste responsable du service religion de l’hebdomadaire « Pélerin », animera à Notre-Dame-de-Temniac une journée sur la « mémoire des frères de Tibhirine », samedi, de 10 heures à 17 heures. Le film de Xavier Beauvois, « Des Hommes et des dieux », qui évoque les dernières années des moines de Tibhirine et qui a obtenu le Grand Prix du jury du Festival de Cannes 2010, connaît un grand succès populaire lors de cette rentrée cinématographique. Co-auteur avec Jean-Marie Lassausse du livre « Le Jardinier de Tibhirine », témoignage écrit d’un prêtre vivant depuis dix ans à la suite des moines, Christophe Henning propose de compléter avec délicatesse et pertinence l’œuvre cinématographique. Quatre jours par semaine depuis l’année 2000, Jean-Marie Lassausse continue à mettre en valeur le domaine du monastère de Tibhirine avec des travailleurs agricoles du village, poursuivant ainsi les liens fraternels initiés par les moines.

Centre Notre-Dame-de-Temniac, 05 53 59 44 96, www.temniac.org


Outre son activité d’hébergement avec 18 chambres pour accueillir des personnes désireuses de se ressourcer, le quotidien du centre s’articule autour de quatre pôles. Le « dialogue interreligieux », l’essence du centre, s’ouvrira cette année au bouddhisme tibétain (11 décembre), à l’hindouisme (2 avril) et au bouddhisme zen (3 et 4 juillet).

Les « questions actuelles » traiteront de bioéthique, des frères de Tibhirine (samedi, lire ci-contre), de la prise en charge médico-sociale (13 novembre), etc. Le pôle « intelligence de la foi » permet d’approfondir sa foi avec, par exemple, une interrogation sur l’homme, la vision de l’être humain dans la Bible (27 novembre), l’approche théologique (9 avril), etc.

Le dernier pôle qui a pris de l’importance ces dernières années propose « d’autres expériences spirituelles » comme, notamment, un enseignement de danses d’Israël (18 et 19 décembre) ou « danser sa vie, prier son corps » (19 mars).

Réflexion

Deux types de publics venant parfois de loin fréquentent le centre. Les conférences, qui durent généralement une journée entière, attirent plutôt un public d’habitués d’un certain âge voulant mener une réflexion avec des intervenants de haut niveau. Les autres expériences drainent une assistance plus jeune.

« Il n’y a pas besoin de connaissances préalables, précise Étienne Aussedat, mais il faut avoir envie de réfléchir. C’est un endroit où on va dans la réflexion. Nous avons un public qui bouquine, qui a le temps, qui lit  » Le Monde », regarde Arte. On pourrait être plus racoleur mais on préfère une approche plus en retrait. »


Franck Delage

Source : www.sudouest.fr

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