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La merveilleuse opportunité de la vie

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Quand vous êtes un cadavre, comment pouvoir vous en libérer ?

C’est une réalité, et le monde d’aujourd’hui témoigne de la difficulté de vivre, et de survivre maintenant face à la désolation du feu, des inondations, des coulées de boue, des guerres et sa bombe qui éclate dans les étals d’un marché ; de la mitraillette et du fou qui déboule dans la classe paisible d’une école : plus aucun continent n’est épargné par ces maladies et bien d’autres atrocités et tortures.

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Alors, comment et pourquoi oser dire que la vie est une merveilleuse opportunité ?

Ici, je rends hommage au Bouddha qui nous a donné le Sûtra du Diamant, le Sûtra du Cœur et le Sûtra de la pousse de riz ; j’utilise le Koan de Maître Juetsu de Tosotsu qui énonça les trois portes que les moines doivent franchirent ; et les enseignements du chaman Joska Soós : apprendre à dormir sans dormir.

Ainsi que Juetsu de la ville de Tosotsu (Japon) le déclara :

1 ‒ L’étude du Zen : en étudiant Zen vous pouvez voir votre vraie nature. Mais où est-elle?

2 ‒ En passant par la deuxième porte, vous pouvez vous libérer de la naissance et de la mort. Mais quand vous êtes un cadavre, comment pouvoir vous en libérer?

3 ‒ En passant par la troisième porte, votre corps se sépare en quatre éléments. Mais vous: où êtes-vous?

Quand vous êtes un cadavre, comment pouvoir vous en libérer ? C’est la grande question et l’obligation de vivre pour s’échapper de la décomposition du corps.

Dans l’ancien Tibet, des moines se relayaient pendant quarante jours pour dire le Bardo à l’oreille du décédé. D’une patience infinie, ils lui montraient le puits de lumière qui apparaît avec la mort.

Mais ce cadavre et son épais endormissement qui voile la conscience de l’éveil : il marche, il respire, il déambule dans les cités théâtres et scènes exclusives des cinq poisons.
La merveilleuse opportunité de la vie, ce n’est pas seulement respirer et s’alimenter pour remplir l’insatiable tonneau des Danaïdes (1).

De renaissance en renaissance, et sans appropriation aucune, un corps se forme dans la matrice; une vie arrive ici avec l’obligation de résister à l’endormissement.

Ce petit enfant qui ne sait que dormir et manger reçoit dans sa corbeille de naissance toutes les circonstances favorables à son maintient dans l’éveil. Comme le chevalier vainqueur de tous les dragons, il a ses armes qu’il doit utiliser. Comme Ulysse (2) utilise la ruse face au Sirènes et Circé, il sait comment ne pas dormir.

Le destin de l’homme est ce combat magique contre l’endormissement qui n’est pas refuser de dormir. Dormir éveillé dans le sommeil, cela commence par une observation attentive du moment de votre endormissement. Cet instant qui vous échappe lorsque vous sombrez dans le sommeil, et vous ne vous souvenez plus de rien : saisissez le !
Ainsi que le disait le chaman Joska Soós :

« Laissez s’endormir votre corps, laissez s’endormir votre corps astral et percevoir que votre corps causal et l’Esprit ne dorment jamais : ils ne sont jamais fatigué.

Vous obtenez alors des états de consciences extraordinaires où vous rêvez blanc sur blanc : lumière blanche sur lumière blanche. Une fantastique structure translucide, par une géométrie non euclidienne incompréhensible et qui vous coupe littéralement le souffle.

Dès que vous rêvez de lumières, vous y êtes : vous voyager dedans.

Dormir éveillé et rêver sans images, n’est pas se souvenir d’un rêve. Rêver éveillé c’est expérimenter en conscience la fraction de seconde où, comme un morceau de bois ou une tache d’huile, vous remontez à la surface.

Vous ne sombrez pas dans le sommeil, vous observez que votre corps dort et votre conscience affleure au-dessus. Pour obtenir cet état de vigilance, utilisez la vibration son (3) pour vivre le son ou bien vous touchez une écuelle sonore tibétaine pour prendre en vous ses vibrations ou bien vous murmurez un mantra jusqu’à sentir que votre cerveau vibre.

À ce moment là, vous entrez dans un mouvement circulaire ou spiralé, de droite à gauche ou de gauche à droite ou directement dans l’axe de la verticalité, semblable à une vis sans fin qui tourne rapidement.
Un chatouillement cours sur votre peau, vos lèvres et dans vos oreilles. Vous avez l’impression de vous dissoudre en corpuscules lumineux. Vous êtes au cœur de ravissantes petites lumières qui éclatent, comme des bulles de savon, et vous le sentez sur votre peau.

Maintenant, regardez vers le haut, vers vos sourcils et vos yeux physiques ne bougent pas. Vous sentez que votre corps astral se déplace vers le haut dans un vide à la périphérie du Temps qui n’est plus perceptible comme tel : il est sans dimension. Continuez et laissez-vous envahir par le sommeil : observez votre endormissement avec votre troisième œil. Donnez-vous l’ordre : « je m’endors » !

On s’endort, mais c’est d’un sommeil éveillé où vous êtes endormi, et vous ne dormez pas. Regardez-le avec votre troisième œil, observez ce qui se passe comme à travers une petite lucarne.

Si cela réussit, vous ouvrez à l’infini des espaces blancs de lumière blanche. Des nuances de blancs qui se réverbèrent dans des blancs encore plus blancs : une énergie consciente silencieuse. Ici, des surfaces vivantes se déplacent, glissent les unes entre les autres et vous caressent : une sensation extraordinaire !

Ce rêve sans image, si vous ne le réussissez pas dès une première tentative, vous savez maintenant comment entrer dedans pour vivre et ne pas dormir ».

Cela ne fait pas de vous un être inconsistant qui flotte dans sa vie, tout au contraire, vous êtes bien vivant. Vous avez acquis une vraie lucidité qui vous permet de vous échapper de la fascination et autres drogues.
Ainsi que le déclare Ekai dit Mu-mon dans son commentaire du Koan Continuer au-delà du sommet du mât (4):

« Comment peut-on continuer lorsque l’on est en haut d’un mât ?

« Celui qui est assis au sommet du mât a atteint une certaine hauteur, mais il ne manie pas le Zen librement. Il devrait continuer d’avancer: et apparaître avec tout son corps dans les dix parties du monde.

Commentaire de Mu-mon :

Lorsqu’on est en haut du mât, je vous pose cette question à vous les moines : comment continuez-vous à partir du sommet du mât ?
Celui auquel manque le troisième œil de la vision intérieur en restera à la mesure du mât. Un tel homme sautera de là et se tuera comme un aveugle égarant d’autres aveugles.


Joska Soós le Shaman et les contenus du Temps : Voyager dans l’essentiel des choses ; EBook lulu.

– Sutra du Diamant et autres soutras de la voie médiane.

(1) Ovide, Les métamorphoses
Homère L’Odyssée

(3) Utilisez la vibration son

(4) Ekai dit Mu-mon La porte sans porte.

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