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Mios — L’attrait pour les reliques

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Depuis vendredi soir, Mios, cette commune de 6 500 habitants, plutôt verte sous les pins du Val de l’Eyre, s’est parée d’orange. La couleur du bouddhisme.

En accueillant l’exposition très exceptionnelle des reliques sacrées d’une quarantaine de maîtres bouddhistes, elle attire même ce week-end des gens qui n’y étaient jamais venus et qui, peut-être, ne connaissaient même pas son existence.

À commencer par Victoria Exart, directrice internationale du projet Maitreya, à l’origine de cette tournée mondiale, qui avait vainement cherché sur une carte cette commune candidate à l’accueil de cette exposition. Il faut dire que depuis neuf ans, ces reliques sont habituées à des capitales et des centres bouddhistes.

Finalement, Victoria a trouvé Mios où elle passe même le week-end. Discrètement assise sur le côté de la salle des fêtes réaménagée en salle de méditation, alors que les gens circulent, pieds nus, autour de l’exposition des reliques, elle se félicite -en anglais- de voir « tant de monde, des adultes et des enfants ». Elle confie sa joie, parle de paix et de « toute l’énergie qui se dégage ».

Vendredi soir, 250 personnes ont assisté à la cérémonie d’ouverture de l’exposition. Hier matin, les gens faisaient la queue et à midi, 500 personnes avaient déjà profité de la spiritualité et de la quiétude du lieu. « 85 à 90 % sont des non bouddhistes », précise cependant Nathalie Buczek-Grassy, sophrologue et présidente de l’association Zen au pays des pins, qui avait posé la candidature de Mios pour accueillir cette exposition.

Avec un plaisir manifeste, elle accueille les visiteurs : « Ce matin, il y avait des gens de Bayonne, du Gers, du Lot-et-Garonne ». Ils pénètrent, déchaussés, dans la salle des fêtes, et pour commencer leur circumambulation, dans le sens des aiguilles d’une montre, autour de l’exposition.

La visite commence par le bain du bouddha « signe de purification », se poursuit devant les reliques, sous forme de grains ou de perles, parfois d’une dent ou de cheveux, déposées dans des écrins dorés et exposées sous verre. On y lit le nom des maîtres. Une photo du dalaï-lama rappelle qu’il a, lui, aussi, offert une relique à Lama Zopa Rinpoché, directeur spirituel du projet Maitreya, qui comprend l’édification d’un bouddha de 152 mètres de haut dans lequel seront placées ces reliques, et d’un programme éducatif et sanitaire pour soutenir la population de Kushinagar, dans le Nord de l’Inde. Une urne reçoit d’ailleurs les dons des visiteurs.

Sur le côté de la salle, un moine bouddhiste, Vénérable Charles, de l’Institut Vajra Yoggini de Toulouse, bénit les personnes qui le souhaitent. De l’autre côté, on peut écrire une ligne de soutra à l’encre dorée, « promesse d’un grand bienfait ».

Isabelle, une amie de Nathalie, s’est arrêtée après son travail. « Je ne connais pas le bouddhisme, mais cette exposition est quelque chose d’unique, nous sommes en contact avec des êtres spirituels. » Aujourd’hui, elle reviendra avec son mari.

Céline, 18 ans, est venue « par curiosité » de La Teste. Ses bijoux et sa longue jupe colorée témoignent d’un intérêt pour l’Inde. « C’est incroyable d’avoir amené tant de choses comme ça ici », s’exclame-t-elle. Elle va écrire un sutra. Elle attend les résultats du bac mardi. Elle va aussi se faire bénir.

Stéphanie, 42 ans, n’oublie pas son voyage en Inde, il y a quatre ans, « sac à dos pendant un mois, en immersion totale » : « J’y suis allée sans croyance particulière, j’ai eu le coup de foudre pour ce pays, c’était un vrai bonheur ». Cette exposition la « remet dans l’ambiance ». Elle imaginait un décor plus coloré :« Finalement, c’est très sobre, à l’image de l’hindouisme ». Elle se recueille un long moment. Et pense déjà à repartir en Inde.

Sabine, 40 ans, d’Arcachon s’avoue « un peu sceptique » : « Je suis néophyte, je me pose des questions, mais ça me plaît quand même que des gens consacrent leur vie à prier des légendes ».

« Cette exposition n’est pas réservée aux croyants, c’est même la volonté de Lama Zopa Rinpoché que le plus grand nombre de non croyants la voient », rappelle Nathalie Bucsek-Grassy. C’est le cas à Mios.


Source: Sud Ouest

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