Les partisans de l’opposante birmane Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991, ont fêté son 65e anniversaire samedi 19 juin alors que les Etats-Unis ont à nouveau demandé sa libération.
Sur les 21 dernières années, Aung San Suu Kyi en a passé 15 en détention, la plupart du temps en résidence surveillée. Elle a été condamnée en août dernier à 18 mois supplémentaires d’assignation à résidence pour avoir laissé un ressortissant américain séjourner dans sa maison de Rangoun.
Environ 400 personnes, pour la plupart membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, ont organisé une cérémonie au domicile d’un membre du parti à Rangoun.
Le petit-déjeuner a été offert à des moines bouddhistes au petit matin. Plus tard, des oiseaux en cage ont été libéré, tandis que des livres et du matériel de papeterie était offerts aux enfants de membres du parti en détention.
La veille, des arbres avaient été plantés dans un monastère bouddhiste, a déclaré à Reuters un membre du parti, Aung Thein.
Une demi-douzaine de camions de la police antiémeutes étaient stationnés non loin de là, mais il n’y a pas eu d’incidents.
Vendredi 18 juin, le président américain Barack Obama a de nouveau demandé à la junte birmane de libérer l’opposante et a souhaité l’ouverture d’un dialogue de réconciliation en Birmanie, pays pauvre mais riche en gaz naturel.
« J’appelle à nouveau le gouvernement birman à relâcher immédiatement et sans condition aucune Aung San Suu Kyi et tous les prisonniers politiques, et à leur permettre de bâtir une Birmanie plus stable, plus prospère qui respecte les droits de tous ses citoyens », a déclaré le président américain dans un communiqué à l’occasion du 65e anniversaire d’Aung San Suu Kyi.
Le prix Nobel est la fille du héros de la lutte pour l’indépendance du pays, le « général » Aung San. Elle a été arrêtée pour la première fois en 1989, un an après être apparue comme la championne de la réforme politique durant un soulèvement étudiant pour la démocratie.
Son parti la LND a ensuite remporté les élections en 1990, pour se voir confisquer cette victoire par l’armée, au pouvoir depuis 1962 et qui se prépare à organiser des élections cette année.
Parallèlement, quelque 200 partisans d’Aung San Suu Kyi réunis en Thaïlande voisine – politiques, moines et étudiants en exil – ont organisé une cérémonie près de la frontière, là aussi pour fêter son anniversaire et ont appelé les voisins du Myanmar, l’autre nom de la Birmanie, à rejeter les élections dont la date reste à fixer.
Source: Le Nouvel Observateur