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Pour une spiritualité plus ancrée dans la société

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A l’initiative de Jean-Paul Ribes, président du Comité de soutien au peuple tibétain et d’Eric Rommeluère, enseignant bouddhiste, une quarantaine de personnes se sont réunies à Paris pour une journée d’études sur l’engagement bouddhiste dans le monde contemporain. Au programme, méditation, et surtout, réflexion et échange.

Confronter le bouddhisme aux problématiques actuelles et questionner la notion d’engagement chez les bouddhistes, c’est là tout l’enjeu des journées d’études, dites de Vimalakirti, défendues par Eric Rommeluère, enseignant bouddhiste et ancien journaliste.

Cette idée part d’une dynamique nouvelle en Occident, qui vise à promouvoir un bouddhisme plus ancré dans la société, quand certaines pratiques se créent une bulle en dehors de toute vie sociale : « Le bouddhisme qui entre dans le monde entier », un mouvement lancé par le maître vietnamien Thich Nhat Hanh et que l’on traduit par « bouddhisme engagé », en référence à l’engagement tel que pensé par Sartre.

Une mayonnaise qui prend difficilement en France, où les adeptes du bouddhisme restent attachés à une conception plus traditionnelle, fondée sur la méditation. Soutenue par l’Union des bouddhistes de France, cette démarche reste inédite et surtout, assez méconnue.

Un phénomène qu’Eric Rommeluère explique par la tradition laïque : « Chez nous, spirituel et religieux ont du mal à sortir de la sphère privée. Or, le bouddhisme peut parler du social.

Nous vivons dans le monde, il faut prendre conscience de notre être au monde, assumer la responsabilité de notre présence. » Son objectif, éviter de faire du bouddhisme une consommation de plus, et faire émerger une spiritualité plus vivante, qui s’intéresse à la société, sans pour autant être dénaturée.

Pour lancer cette réflexion, il fallait un thème fédérateur. La valeur fondamentale du bouddhisme étant la non-violence, le voilà tout trouvé. Une philosophie très développée en Asie, mais dont l’application reste à consolider en France.

Une rencontre a été organisée avec les autres acteurs de ce mouvement, les associations. François Marchand, co-président de Non-violence XXI et François Vaillant, du Mouvement pour une alternative non-violente, ont amené leurs outils et leur réflexion, et confronté leurs expériences avec les adeptes présents : comment faire passer son message par le biais d’actions non-violentes ? Par quels actes concrets le bouddhisme doit-il s’engager ? La non-violence n’est-elle pas d’abord une lutte ? Autant de questions nécessaires à l’émergence d’un nouveau bouddhisme.

Auteur : Anna Britz

Source : http://www.le-monde-des-religions.fr

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