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Un petit tour entre les pavillons

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L’Exposition universelle de Shanghai, dont l’inauguration aura lieu le 1er mai prochain et qui s’apprête à accueillir près de 70 millions de visiteurs au cours des six prochains mois, devrait propulser la capitale commerciale et financière chinoise sur le devant de la scène internationale.

Suivant l’exemple de Pékin pour les Jeux olympiques, Shanghai, qui avait déjà énormément changé ces trente dernières années, n’a pas regardé à la dépense pour se refaire une beauté.

Début mars, le site de l’exposition n’était encore qu’un chantier boueux rempli de grues, de matériaux de construction et de tas de gravats. Il était alors difficile de croire que tout serait terminé à temps.

Mais il semble maintenant – en dépit du fait que les journalistes n’ont pas l’autorisation d’entrer dans les différents bâtiments – que les délais seront tenus.

Le site s’étend sur plusieurs kilomètres, dans une ancienne zone industrielle désaffectée, en plein centre de Shanghai, le long du fleuve Huangpu.

La Chine a réalisé deux superbes constructions, un centre culturel en forme d’ovni pour les représentations étrangères et un pavillon aux poutres horizontales et verticales peintes en rouge, au sommet plus large que la base, qui aura pour thème le développement urbain.

Certains pavillons feront sensation. Le pavillon du Royaume-Uni, par exemple, est une vaste banque de graines en capsules présentant une structure semblable à celle d’un porc-épic.

Les quelque 60 000 tiges en acrylique bougeront sous l’effet du vent, modifiant ainsi les contours du bâtiment.

Les panneaux modulaires du pavillon de l’Italie, construits en “ciment transparent”, changeront d’aspect au cours de la journée en fonction de la lumière.

Quant au pavillon de l’Espagne, ses murs n’auront pas un seul angle droit et seront recouverts d’osier. Les visiteurs pourront aussi accéder au toit végétal du pavillon de la Suisse grâce à un télésiège et s’initier à la sagesse des anciens dans le pavillon indien, inspiré d’un stupa bouddhiste vieux de 2 200 ans.

Quant au pavillon des Etats-Unis, collant au thème retenu par les organisateurs – “Meilleure ville, meilleure vie” –, il présentera un spectacle de haute technologie sur un écran de 20 mètres de haut.

On y suivra l’histoire d’un enfant qui incite sa communauté à créer une oasis sur un morceau de terre dégradée. Jose Villareal, commissaire du pavillon américain, appelle cela de la “4D”.

“Quand le tonnerre grondera, vous sentirez les vibrations. Quand il pleuvra, vous sentirez le crachin”, dit-il.

D’autres pays comptent attirer l’attention en misant sur le spectaculaire (le jardin suspendu du bateau-pavillon de l’Arabie Saoudite) ou sur la culture (le Danemark enverra l’original de sa célèbre Petite Sirène, tandis que la France exposera des œuvres de Millet, Van Gogh et Rodin [dont Le Penseur]).

Seuls quarante-deux pays participants financent eux-mêmes leur espace d’exposition.

Les autres vont bénéficier de l’aide du pays hôte : non seulement la Chine a construit à ses frais quarante-deux pavillons qu’elle va louer à perte à leurs occupants, mais elle a accepté de régler l’addition pour dix-sept autres pavillons (dont la plupart seront collectifs et abriteront plusieurs pays).

De l’autre côté de la rivière, les bâtiments du Bund [artère longeant le fleuve, dont la perspective symbolise Shanghai] datent de la fin du xixe siècle. A l’époque, ils servaient de locaux commerciaux pour les étrangers.

Rénovés avec goût, ils abritent à présent toutes sortes de boutiques et de restaurants haut de gamme.

L’ancien consulat britannique, construit en 1873, ouvrira un centre d’art. La ville reconstruit entièrement la promenade le long de la rivière. (La frénésie de construction des vingt dernières années a malheureusement détruit une part importante de l’héritage architectural de la ville.) Le Peace Hotel, emblème du Bund, devrait également rouvrir ses portes après plusieurs mois de travaux de rénovation.

Le 1er novem­bre, tout sera fini. Alors que cet événement fait la promotion de bâtiments à basse consommation d’énergie et milite pour le dévelop­pement durable, la quasi-totalité des pavillons vont paradoxalement finir à la décharge.

Les règles du Bureau international des expositions, dont le siège est à Paris, imposent en effet que tous les pavillons disparaissent à la fin de l’exposition.

Un porte-parole a cependant annoncé que cinq pavillons seraient conservés, dont le centre culturel. Jose Villareal, le commissaire du pavillon américain, frémit à l’idée de voir son bâtiment – qui aura coûté 61 millions de dollars – détruit dans à peine sept mois.

“J’espère que nous pourrons le démonter et le réimplanter ailleurs”, confie-t-il.

Source : http://www.courrierinternational.com

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