Le goupillon d’un écureuil
A l’église de mon rocher
Mais pour m’asperger d’eau bénite,
Je n’ai qu’à pleurer mes péchés.
Je n’ai ni orgue ni chorale
Pour égayer ma dévotion
Mais la rumeur des gens qui râlent
Active mon adoration.
Pas de crucifix en peinture
Mais j’en ai quand même un en extra
Pas joli mais grandeur nature
Lorsque j’étends tout grand les bras.
Tous les décors de basilique
Cierges brillants, bouquets de fleurs
Ne sont que gadgets en plastique
A côté du ciel de mon coeur.
Enterrement que je décide :
Ciel pour linceul, sol pour cercueil
Et pour bénir ma chrysalide
Le goupillon d’un écureuil.
Frère Antoine, extrait de son livre « Une bouffée d’ermite ».