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Demande d’asile temporaire en France pour 400 moines vietnamiens

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18.12.2009

Des moines bouddhistes vietnamiens ont demandé
Des moines bouddhistes vietnamiens ont demandé
Des moines bouddhistes vietnamiens ont demandé « l’asile temporaire » en France pour 400 moines et moniales bouddhistes vietnamiens qu’ils estiment persécutés dans leur pays, a annoncé vendredi un porte-parole de la délégation, le frère Phap Linh, à l’AFP.

« Ces moines ne sont pas en sécurité, le gouvernement vietnamien n’a pas la capacité de les protéger. Nous faisons donc appel à la tradition française d’accueil pour les victimes de persécution », a déclaré Phap Linh, en annonçant qu’une lettre de demande d’asile avait été adressée à la présidence française.

Il a précisé qu’il ne s’agit pas de requérir « un asile définitif, car nous sommes persuadés que le régime va changer ».

Ces moines suivent la tradition de Thich Nhat Hanh, maître zen, figure internationale du bouddhisme, qui vit en France, en Dordogne (sud-ouest), où il a fondé le Village des Pruniers. C’est pourquoi ils ont choisi de demander à venir en France.

Phap Linh a expliqué que cette communauté avait été expulsée le 27 septembre de son monastère de Bat Nha dans le centre du Vietnam, et avait trouvé refuge dans un temple voisin, à Phuoc Hue.

La semaine dernière, a-t-il raconté, une foule a investi ce temple, et le pasteur du lieu a expliqué aux moines et moniales qu’il était obligé de les faire partir, le gouvernement ayant donné une date limite au 31 décembre.

D’autres sites seraient prêts à les accueillir, mais « ils n’osent pas nous soutenir », a indiqué sous couvert d’anonymat une moniale au Vietnam.

La délégation était constituée de moines et moniales français, américains, anglais et vietnamiens et accompagnée d’Anh Dao Traxel, fille adoptive de l’ancien président Jacques Chirac, qui est née et a grandi au Vietnam. La lettre a été remise au secrétariat particulier du président Nicolas Sarkozy.

La délégation, qui se trouvait jeudi à Strasbourg (est) où elle a remis une lettre à l’attention de la nouvelle chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, a rendez-vous lundi au Quai d’Orsay avec l’ambassadeur français pour les droits de l’Homme, François Zimeray, a dit Phap Linh.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bernard Valero avait affirmé jeudi que la France suivait « cette affaire avec la plus grande attention », sans toutefois se prononcer sur la demande d’asile.

« Nous espérons que les différentes parties prenantes, les pagodes qui ont bien voulu accueillir ces fidèles, les populations et les autorités locales, parviendront à une solution », avait dit M. Valero.

La semaine dernière, une visite à Phuoc Hue d’une délégation de l’Union européenne avait aussi été perturbée par l’intervention de la foule. Le déplacement intervenait après une résolution du Parlement européen demandant la fin de « tous actes de persécution et de harcèlement » et que les moines et moniales soient autorisés à suivre la pratique de Thich Nhat Hanh.

Le gouvernement vietnamien, qui nie toute répression et atteinte à la liberté de culte, présente elle cette affaire comme une dispute interne aux bouddhistes.

Thich Nhat Hanh, forcé à l’exil dans les années 60 par le régime du Sud-Vietnam pour ses prises de position contre la guerre, est longtemps resté persona non grata dans le pays après la prise de pouvoir des communistes en 1975.

Le bonze, qui s’était réfugié en France où le village des Pruniers est devenu l’un des plus grands centres bouddhistes d’Europe, était revenu au Vietnam pour la première fois en 2005. Depuis, quelques monastères y abritent plusieurs centaines de ses disciples.

Mais, dans un pays où les églises sont censées rester sous le contrôle du régime, ses proches estiment qu’une partie des autorités vietnamiennes s’inquiètent désormais de l’intérêt croissant de la jeunesse pour le bonze.


Source : AFP

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