19.12.2009
Six Belges sur dix se disent favorables à l’enseignement du bouddhisme à l’école au même titre que la religion catholique ou la morale. L’Union bouddhique belge songe déjà à la formation des professeurs.
L’institut Phonecom a interrogé un millier de Belges, pour le compte de l’UBB. Les résultats, rendus publics vendredi, témoignent d’une perception très positive de cette conviction non-confessionnelle, présente en Belgique depuis 40 ans. Le bouddhisme n’est plus « exotique » : c’est la tradition que les sondés affirment le plus connaître, après le christianisme et l’islam, devant le judaïsme, l’hindouisme et l’humanisme laïque (mais 82 % des sondés affirment aussi « n’adhérer à aucune croyance »).
Pas une personne interrogée ne s’oppose à la reconnaissance du bouddhisme… Le processus est lancé, depuis 2008, et fait l’unanimité, au Parlement, à l’exception du Vlaams Belang. Une large majorité devrait donc faire du bouddhisme la huitième conviction reconnue. Statut qui ouvre l’accès au financement public des lamas, des professeurs de bouddhisme et des « aumôniers » officiant en hôpital et en prison.
Un lama tibétain encadre déjà une trentaine de détenus, à Lantin. Et une Haute école de Louvain, donne déjà l’opportunité à ses élèves d’opter pour des cours de bouddhisme : ils sont 12 sur 300 à avoir fait ce choix… Ramenée à l’effectif global du secondaire, la proportion louvaniste dégagerait un potentiel de 32.000 étudiants susceptibles d’être intéressés. « Nous devons nous préparer dès aujourd’hui, commente le psychiatre Edel Maex, secrétaire général de l’UBB. Nos « consultants » ne devront pas transmettre la tradition dans laquelle ils se sont épanouis, mais bien les valeurs qui rassemblent les grandes écoles du bouddhisme (les traditions tibétaine, thaïlandaise et zen, NDLR) ».
« Le défi est très important, note le sociologue Erik Stevens, administrateur de l’UBB : Les autorités et la population belges attendent une présence du bouddhisme à moyen terme dans les écoles, les prisons et les hôpitaux… Des choix stratégiques s’imposent afin que des pools de personnes-ressources puissent se constituer, dans tout le pays ». Une formation qui passera par la cinquantaine de centres bouddhiques établis en Belgique, qu’il s’agisse de salles de méditation zen, de temples thaï ou d’instituts tibétains.
« Notre sondage montre que ce sont nos valeurs communes – non-violence, compassion, bienveillance, écoute, respect de la nature… – qui touchent les Belges, insiste Michel Deprèay, président de l’UBB. Ce sont ces valeurs et pas une croyance qu’il nous revient de transmettre ».
Par RICARDO GUTIERREZ
Source : www.lesoir.be