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Sūtra du Lotus

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Historique

Le texte apparait pour la première fois plusieurs siècles après la mort du Bouddha. Selon le traducteur Burton Watson, le Sūtra du Lotus pourrait avoir été à l’origine écrit dans un dialecte prâkrit avant d’être plus tard traduit en sanskrit pour lui accorder une plus grande respectabilité.

Bien qu’il y ait probablement eu plusieurs traductions en chinois de ce sûtra, on a conservé la trace de seulement six d’entre elles dont trois ont été conservées. Le Sūtra du Lotus fut d’abord traduit en chinois par Dharmaraksha en 286 avant d’être re-traduit en sept fascicules par Kumārajīva en 406.

La première traduction en français fut faite en 1840 et publiée en 1852, par Eugène Burnouf à partir d’une version sanskrite primitive pourtant postérieure aux versions chinoises. Il fut le premier à le traduire dans une langue occidentale. La première traduction anglaise fut faite en 1884 par Hendrick Kern toujours à partir du texte sanskrit. D’autres traductions anglaises furent faites par Leon Hurvitz, Burton Watson, et d’autres traducteurs à partir du sanskrit ou du chinois.

Certaines sources considèrent que le Sūtra du Lotus possède un prologue et un épilogue et que ceux-ci sont respectivement le Sūtra aux sens infinis (Muryogui Kyō en japonais) et le Sūtra de la méditation sur la dignité de celui qui cherche l’illumination (Fugen Kyō en japonais).

Hokkekyô : Le Sûtra du Lotus

« Le Sûtra du Lotus » ou plus complètement « le Sûtra du Lotus de la merveilleuse loi », en japonais Myôhôrengekyô, est, par excellence, le grand texte bouddhiste de l’Extrême-Orient. Il doit sa fortune à la superbe traduction en chinois de Kumârajîva composée en l’an 406 de notre ère ainsi qu’à son style particulier où abondent paraboles et histoires merveilleuses. L’ouvrage – qui relève de la littérature du Grand Véhicule – expose, entre autres, la doctrine du « Véhicule unique ». En Chine, l’école tientai, encore dénommée École du Lotus, fondée par Zhiyi (538-597) en fit son texte fondateur le considérant comme l’enseignement ultime du Bouddha.

Dôgen (1200-1253), fondateur de l’école zen sôtô au Japon mais ancien moine de l’école tendai, le versant japonais de l’école tientai, avait une dévotion infinie pour ce texte. Il écrivait :

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« Parmi tous les sûtra prêchés par le grand maître, le vénérable des Shâkya, le Sûtra du Lotus est leur grand-roi et leur grand-maître. Les autres sûtra et dharma sont tous comme ses sujets ou ses enfants. L’enseignement contenu dans le Sûtra du Lotus représente la vérité, les autres sûtra ne rendent tous que des expédients et ne reflètent pas l’intention originelle du Bouddha. Doit-on prendre les autres sûtra et les comparer au Lotus afin de le circonscrire ? S’il n’y avait cette force et ces mérites dans le Lotus, il n’y aurait pas d’autre sûtra ; tous les autres sûtra ne font qu’introduire au Lotus. »

On ne peut être plus clair. Dans l’école zen japonaise, on privilégie plus particulièrement deux chapitres, le seizième, « La longévité de l’Ainsi-Venu » et le vingt-cinquième, « La porte universelle du bodhisattva Qui Considère les voix du Monde », en japonais Nyorai juryôhon et Kanzeon bosatsu fumonhon.

Le vingt-cinquième chapitre consacré à Avalokiteshvara est le plus célèbre des chapitres bien qu’il soit à l’évidence un ajout ultérieur qui ne fait pas directement suite au corps du texte. Il circule parfois sous une forme indépendante et prend alors le titre de « Sûtra de Celui qui considère les appels » (jap. Kannongyô). Il s’agit d’un hymne au bodhisattva Avalokiteshvara, Kannon, « Qui Considère les voix », ou Kanzeon, « Qui Considère les voix du Monde », ou encore Kanjizai, « Maître en contemplation », en japonais. Il suffit de l’invoquer dans les plus grands périls et souffrances pour en être délivré.

Tous les moines connaissent par cœur les stances de ces deux chapitres qui sont utilisés lors des cérémonials. Celle de « La porte universelle du bodhisattva Qui Considère les voix du Monde » est même récitée quotidiennement avec le passage final du chapitre.

Eugène Burnouf a donné une traduction française publiée en 1852 du sûtra à partir de son original sanskrit, traduction réimprimée par Adrien Maisonneuve en 1989 : Eugène Burnouf, Le Lotus de la Bonne Loi, traduit du sanscrit, accompagné d’un commentaire et de vingt et un mémoires relatifs au buddhisme, Paris, Imprimerie Nationale, 1852.


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