C’est quoi, Noël ?
Oh, j’ai très bien compris ta question.
Tu veux connaître l’origine du mot « Noël », celle de la crèche, le rôle des santons et tout ce folklore qui entoure la fête de Noël. Tout cela n’est pas bien compliqué, aussi vais-je commencer tout de suite par t’expliquer l’origine de la fête de Noël. Comme toujours quand tu me demandes des dates ou des faits précis, je fais appel à l’encyclopédie Théo et à Internet car là mon imagination ne peut venir à mon aide.
D’où vient le nom de Noël ?
Tout simplement de la désignation dans la liturgie latine de la naissance de Jésus. Les mots utilisés étaient Festum Nativita Domini Nostri Jesu Christi ou, plus simplement Natalis Domini ou Dies Natalis soit « Jour de naissance du Seigneur ». De là furent dérivées les expressions populaires pour nommer Noël : en portugais natal ; en italien natale ; nadal dans le sud de la France puis Noël dans toute la France. L’appellation Christmas est un raccourci de Christ et Mass (« messe »).
Quant à la date, le 25 décembre,
elle fut choisie par les premiers empereurs chrétiens de Rome pour détourner et effacer de la mémoire des païens les fêtes appelées Saturnalia, la fête du dieu païen Saturne, dieu des semailles et de la moisson et du monde à l’envers. La fête païenne Natalis Invicti (« naissance du soleil ») était célébrée dans la nuit du 24 au 25 décembre. Les fêtes qui se déroulaient pour célébrer la remontée du soleil au solstice d’hiver du 19 au 24 décembre culminaient en une fête orgiaque le 25, jour où l’on célébrait le dieu Mithra. En ce jour, qui était sensé correspondre à la naissance du dieu solaire, l’on fêtait, par le sacrifice d’un taureau, le Sol Invictus (« soleil invaincu »). Et pour en terminer avec les fêtes païennes, le jour de la fête des sigillaires (sceaux ou cachets de terre), les Romains avaient l’habitude d’offrir des cadeaux principalement aux enfants et les maisons étaient décorées de plantes vertes. Ce qui explique les cadeaux de Noël et la tradition du sapin. C’est ainsi que le 25 décembre, fête païenne du « soleil invaincu » fut choisie pour célébrer la naissance de Jésus appelé : « Lumière du Monde » ou « Soleil de Justice ».
Mais, il faut souligner, que ce n’est qu’en 353 que le pape Liberus instaura la Nativité le 25 décembre. Cette fête prit une telle importance dans le monde de la chrétienté qu’elle marqua le début de l’année liturgique catholique. Quant à la période précédant la Noël, l’Avent (c’est à dire : l’avènement), elle ne fut ajoutée au cycle de Noël qu’au 10e siècle et c’est ainsi que le premier dimanche de l’Avent inaugura dès lors la nouvelle année liturgique.
La grotte est mentionnée dans le Protoévangile de Jacques qui note : « Joseph trouva là une grotte et il y fit entrer Marie ». La crèche dans laquelle la Vierge Marie a déposé Jésus à sa naissance désigne la mangeoire des animaux. Le terme « crèche » qui vient du mot allemand krippe (en anglais crib) apparaît dès le 12e siècle. Une légende dit que c’est Saint François d’Assise qui aurait fait célébrer en 1223, avec l’autorisation du pape, une messe de minuit à Greccio, en Italie. Dans une grotte où l’on avait disposé une crèche garnie de foin et amené un boeuf et un âne véritables pour reconstituer bien simplement le cadre dans lequel Jésus naquit. Ce qui est extraordinaire, Jésus n’y figurait pas parce qu’il était présent dans l’Eucharistie qui était célébré à ce moment-là. Dès les premiers temps de la chrétienté, la grotte de Bethléem devint un lieu de pèlerinage et au 3e siècle, on montrait aux pèlerins non seulement la grotte mais aussi la crèche qui aurait servi de berceau au Christ.
Au 16e siècle, parurent dans les églises les premières crèches
qui remplacèrent les drames liturgiques du Moyen Age qui se jouaient primitivement dans les églises.
Quant aux crèches familiales, la mode se répandit au 18e siècle.
Les premiers personnages des crèches,
si je peux les appeler ainsi, après Jésus, Marie et Joseph furent l’âne et le boeuf . Pourquoi un âne et un boeuf ? Aucun évangile n’en parle mais, d’après un des évangiles apocryphes (c’est à dire non reconnus par l’Eglise comme source authentique de la foi), Marie, trois jours après la naissance de Jésus, sortit de la grotte, entra dans une étable, et elle déposa l’enfant Jésus dans la crèche qui s’y trouvait. Dans cette étable, se trouvaient un âne et un boeuf. Quand ils virent Jésus, ils se prosternèrent et l’adorèrent. Accomplissant ainsi la prophétie d’Isaïe : « Le boeuf a connu son maître et l’âne la crèche de son maître » et la prédiction du prophète Habacuc : « Tu te manifesteras au milieu de deux animaux ».
Quant aux bergers et aux Rois Mages,
leur présence s’explique de par les Evangiles. Les personnages de la crèche, les santons (du provencal santoun, « petit saint ») furent au début fabriqués en cire mais comme ils coûtaient fort cher, au 18e siècle, une petite industrie dans le Midi de la France décida de fabriquer des personnages en bois et peints de couleurs vives pour les crèches. Ils eurent rapidement un succès fou et grâce à Louis Lagnel, qui, en 1798, conçut des moules en plâtre pour fabriquer ses santons, ils purent être diffusés dans toute la France et de là rayonner dans le monde. Au fur et à mesure des années, des personnages représentant les petits métiers prirent naissance dans les crèches.
C’est ainsi qu’à la crèche de l’église St Sauveur à Bambous, on peut admirer des santons représentant des pêcheurs, des joueurs de tambour, une laitière et une fileuse entre autres, don d’une famille française en séjour à Maurice.
Tu me demandes si Jésus est vraiment né à minuit ?
Le choix de cette heure a une portée symbolique. Minuit marque l’arrivée d’un nouveau jour et cette heure fut choisie par référence à un texte du Livre de la Sagesse : « Alors qu’un silence paisible entourait toutes choses et que la nuit parvenait au milieu de sa course rapide, du haut des cieux ta parole toute puissante s’élança du trône royal. » Or, comme chacun le sait, la Parole de Dieu c’est le Christ, le Verbe. D’ailleurs, dans une hymne latine, dès le 4e siècle, il est dit que la naissance de Jésus eut lieu au milieu de la nuit.
C’est ce qui explique la tradition, presque disparue de nos jours, de célébrer la messe de minuit. Pour la fête de Noël, on institua une vigile, soit une veillée nocturne, pendant laquelle on faisait redécouvrir au monde par des prières, des cantiques traditionnels, le sens profond du mystère de la naissance du Christ, d’un Dieu fait homme pour sauver le monde. En fait, c’est la seule fête religieuse au cours de laquelle trois messes sont célébrées : messe de minuit, de l’aurore et du jour. Souviens-toi des « Trois messes basses » de Daudet.
Quant au sapin de Noël,
il apparut en Alsace en 1521 et son usage fut introduit en France par la princesse Hélène de Mecklembourg en 1837 après son mariage avec le duc d’Orléans. Il symbolisait l’arbre du Paradis. Au cours du 15e siècle, on l’installa dans les maisons. Il est plus ou moins richement décoré mais, à son faîte, doit briller une étoile qui rappelle celle qui parut aux Rois mages et qui annonce la fin du voyage, de la recherche de Dieu, le havre de la paix auquel aspire tout chrétien. Et voilà, j’espère que tout cela t’a intéressé.
Je veux maintenant te dire à toi et à tous les lecteurs de la Vie Catholique :
« Joyeux Noël. Que Dieu te garde ! »
M.J. Arlette ORIAN
Directrice d’un Centre de secrétariat bilingue. Enseigne la foi, la prière à des gamins de 3 à 16 ans dans un village où les enfants parlent le créole.
depuis le site www.portstnicolas.org
Noël. Air traditionnel de Falicon
Noël. Air traditionnel de Falicon, Musique Traditionnelle du comté de Nice
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