24.09.2009
Sept bonzes et bonzesses, membres du Centre Bouddhique Pagode Hông-Hiên de Fréjus (Var), expulsés en avril 2009, dans le cadre d’un conflit les opposant aux propriétaires du site, ont obtenu hier du TGI de Draguignan, le droit de réintégrer leur lieu de prière.
Statuant en référé, le tribunal, dans son ordonnance « a fait interdiction » aux propriétaires « de s’opposer à l’injonction et ce, sous peine d’une astreinte de 5.000 euros par infraction constatée ». Il les a par ailleurs condamnés à payer aux bonzes expulsés 2.000 euros au titre des frais de justice.
A l’origine de ce conflit entre religieux et laïcs qui sera jugé au fond le 2 octobre prochain, des malversations financières supposées dans l’association bouddhique franco-vietnamienne et un manque de rigueur dans la vie des bonzes et bonzesses.
Selon les propriétaires, un revolver aurait même été trouvé sous le lit d’un des moines. Des accusations rejetées en bloc par les religieux qui réunis derrière leur bonze supérieur, Nguyên-Hoang-Quân, « Vénérable Tchich-Chân-Minh », dénoncent des voies de fait lors de leur expulsion par la force le 18 avril.
Depuis, hébergés à la pagode de Nice (Alpes-Maritimes), ils se plaignent de ne plus avoir accès à la pagode varoise, gardée par un agent de sécurité, accompagné d’un chien.
Le tribunal a rappelé que « nul ne saurait se faire justice à soi-même » et a reconnu que les propriétaires avaient commis « une voie de fait en expulsant sans droit ni titre apparents les demandeurs » qui « occupaient les lieux paisiblement ».
La pagode de Fréjus a été cédée par l’Etat en octobre 1979 à l’Association bouddhique franco-vietnamienne devenue depuis dans des conditions contestées Centre bouddhique pagode Hông-Hiên.
Par Yves LEBARATOUX
Source : mediterranee.france3.fr