04.08.2009
LAUSANNE | Quelques dizaines de fidèles ont accueilli hier après-midi le chef spirituel du bouddhisme à l’aérodrome de la Blécherette. Aucun officiel n’a assisté à l’arrivée du chef d’Etat tibétain en exil.
Qu’y a-t-il de plus attractif que le dalaï-lama? Au bord de la piste de l’aéroport de la Blécherette, le leader spirituel du bouddhisme et chef d’Etat tibétain en exil n’était pourtant qu’un cadeau bonus pour les quelques Lausannois qui avaient fait le déplacement. «Je suis d’abord là pour voir l’hélicoptère qui a transporté Alinghi, témoignait une mère de famille accompagnée de ses deux jeunes têtes blondes. Et comme le dalaï-lama arrive aujourd’hui, c’était l’occasion…»
Il faut admettre que Tenzin Gyatso a préféré la discrétion pour son arrivée sur le sol helvétique. Bien loin du protocole auquel on pourrait s’attendre. A sa descente d’avion, un petit comité l’attendait, une quarantaine de personnes au total. Des représentants de la communauté Rigdzin – qui l’a invité à Lausanne pour deux jours d’enseignement et de conférences -, des membres d’associations tibétaines et des députés du parlement tibétain en exil ont en effet eu droit de fouler le tarmac, sous l’œil vigilant de policiers en civil.
Pas offusqué
Les forces de l’ordre étaient d’ailleurs les seuls représentants des autorités. «Les rencontres officielles sont pour plus tard», notait Sonam Monkhar, député tibétain en exil, qui regrettait tout de même le refus du Conseil fédéral de recevoir le saint homme. «Pour la communauté, c’est une déception. Mais le dalaï-lama ne s’en formalise pas. Il ne veut créer d’ennuis à personne…»
Attendus à 14 h, trois petits avions sont apparus dans le ciel lausannois à 16 h 35. Avant cela, le chef spirituel tibétain avait commencé sa journée en Allemagne où il était reçu à l’Université de Magdebourg. Il a ensuite rallié l’aéroport de Frankfort pour un vol direct vers la Suisse.
Pas de trace de fatigue pourtant sur le visage du vieil homme de 73 ans. A sa descente d’avion, c’est un grand sourire qu’il a offert aux privilégiés qui l’attendaient, avant de leur enrouler autour du cou une kata, l’écharpe traditionnelle en soie blanche. Un honneur auquel même la famille d’un pilote a eu droit, après avoir pu s’approcher de l’avion sans aucune difficulté. «Je n’ai pas entendu ce qu’il nous a dit, à cause du bruit des moteurs, raconte Patricia Auberson, tenant dans ses bras la petite Manon. Il a fait une caresse sur la joue de ma fille. Il dégage de la tranquillité et de la paix, comme je l’imaginais.»
Après la Blécherette, le dalaï-lama a été accueilli par une foule beaucoup plus dense devant le Beau-Rivage. Diverses associations tibétaines ont accompagné son entrée dans l’hôtel par des danses traditionnelles tout en lui remettant des offrandes de bienvenue.
– Les enseignements et conférences du dalaï-lama, aujourd’hui et demain, peuvent être suivis en direct sur www.dalailama-lausanne2009.ch.
Par Raphaël Ebinger
Source : www.24heures.ch