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Les cultures des minorités en Birmanie

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09.07.2009

femme_karen-.jpgLa Birmanie connaît de nombreuses difficultés depuis son indépendance avec les minorités ethniques présentes sur son territoire. Les revendications d’autonomie ou d’indépendance sont en partie liées à la forte identité culturelle de ces peuples. Petit tour d’horizon.

Les Karens : le poème traditionnel comme moyen d’expression

Les Karens constituent un peuple où cohabitent de nombreux sous-groupes dont les langues sont étroitement liées entre elles. Le terme Karen n’est d’ailleurs pas un terme issu de la langue de ce peuple, dont l’autodénomination est en fait Pwa Ka Nyaw Po.

Les principaux groupes ethniques parmi les Karens sont : les pwos, les kayahs, les sgaws et les pa-o. Majoritairement bouddhistes, on compte toutefois parmi eux une importante minorité chrétienne et une autre animiste.

Seules les langues sgaw et pwo sont écrites, la culture karen est donc particulièrement marquée par l’oralité. En effet, la littérature, poèmes et mythes fondateurs sont transmis par oral, particulièrement lors des grandes cérémonies qui rythment l’année.

C’est surtout le hta qui occupe une place importante dans la tradition littéraire. Vu comme le discours des jours anciens, il n’est pas contestable. Il a surtout un rôle social essentiel. En effet, les karens désapprouvent l’expression libre des sentiments ou des accusations et préfèrent recourir à un hta.

Autre régulateur social, la danse du dong permettait de maintenir la cohésion culturelle karen, elle était en général pratiquée par n’importe qui pour exprimer une opinion, un sentiment, une accusation.

Les Karen sont plus connus pour la tradition que pratiquent certaines femmes consistant à porter des anneaux en laiton autour du coup pour l’allonger.

Les tambours sacrés des Wa

Tambour femelle Wa
Tambour femelle Wa

Les Wa se désignent eux-mêmes comme habitants des montagnes. Persuadés de l’existence de plusieurs dieux dans l’univers, ils leur rendent hommage par des sacrifices, au rythme des tambours.

Il y a deux genres de tambours : les mâles et les femelles. Le mâle est mince et petit, le tambour femelle est lui grand et volumineux. Les Wa vouent un véritable culte à la maternité.

En effet une légende Wa veut que les villages étaient souvent victimes de catastrophes naturelles. Pour invoquer la protection des dieux, les habitants décidèrent alors de fabriquer un tambour. Mais une fois fini, aucun son ne sortit de l’instrument de musique. Jusqu’au jour où une vieille dame leur conseilla de donner au tambour la forme d’une femme. Les artisans réfléchirent aux propos de la vieille dame. Enfin, ils comprirent ce qu’elle voulait dire : il fallait sculpter un tambour en forme de sexe féminin. Et effectivement, le tambour commença à produire des sons.

Les sons cristallins ou graves des tambours rythment les champs folkloriques Wa de toutes les générations.

La Birmanie est aujourd’hui l’un des territoires à la richesse culturelle la plus marquée. Et ces minorités contribuent également à cette extraordinaire richesse.


Thomas PRADO pour www.buddhachannel.tv

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