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Quels sont les moyens de pressions contre la junte birmane ?

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08.07.2009

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Quels sont les moyens de pressions

contre la junte birmane ?

Seul un embargo total pourrait mettre la junte à genoux économiquement. Elle en pourrait plus payer ses 400000 soldats !

Mais la Chine et l’Inde achètent ses matières premières, la Thaïlande vend ses pierres précieuses.
La Chine soutient totalement la junte. L’Inde ne veut pas ou ne peut pas se priver du gaz birman. Son opinion publique et ses médias sont très discrets sur ce qui se passe en Birmanie.
La Thaïlande vend toujours autant des fameux rubis birmans.

Même si la communauté internationale faisait un blocus économique encore plus stricte, sans la participation de la Chine et l’Inde à ce moyen de pression, la junte gardera ses principaux clients. Donc sa puissance financière.

Cette junte a créé un piège incroyable. Formés à la guérilla, ses dirigeants ont structuré le pays sur un mode de défense inédit.

Militairement, avec sa nouvelle capitale a 400 kilomètres de Rangoon, les dictateurs se croîent intouchables. Même si le peuple marchait sur Naypyidaw, la capitale qui n’est que le bunker de la junte, les émeutiers n’auraient aucune chance d’arriver jusque là. Ce serait un carnage.

Quand à une intervention militaire internationale, personne ne s’y trompe. L’opération deviendrait un bourbier plus complexe que le Vietnam, l’Irak ou l’Afghanistan . Les militaires surpayés protégeraient leurs privilèges exceptionnels. Ils vivent totalement séparés de la population dans des villages spécifiques confortables, loin du quotidien d’un birman moyen.

La junte a transformé tout le pays en une entreprise commerciale au profit des dirigeants. Non seulement, le gouvernement actuel a volé le pouvoir lors des élections de 1990 qui aurait dû amener Aung San Suu Kyi comme présidente, mais l’argent de tout le pays tombe dans la poche personnelle des grands dirigeants, en particulier de Than Shwe, le président, et de Maung Aye, le chef des armées.

Qu’est-ce qui pourrait changer le pays ?

La lutte interne entre les dirigeants pourrait changer le cours des événements : l’appât du gain a créé des luttes violentes entre le président et le chef des armées. Ils ont éliminé Khin Nyunt, Chef des services de renseignement des armées. D’autres attendent leur heure pour prendre leur place. Ces guerres intestines mal gérées pourraient se révéler une chance. Mais dans combien de temps l’édifice tombera t-il ? Comme pour tous les empires, sa fin arrivera. Mais que de souffrances avant ce jour !

Sinon seul un embargo total pourrait être efficace. Alors, dirigeants de Chine, de Thaïlande et d’Inde, êtes-vous capables d’agir en citoyens du monde et d’offrir aux birmans le plus beau cadeau qui soit : la liberté ?

Que nous reste-t-il pour aider le peuple birman ? La prière, la croyance en une justice. Ce sont certes des forces immenses, mais certains jours, on a du mal à y croire. L’impuissance est toujours révoltante et déprimante.

Au moins gardons notre vigilance pour exploiter la moindre brèche : restons les yeux ouverts.

Alain Delaporte-Digard pour www.buddhachannel.tv

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