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A voir ? — Le Bouddha de Buenos Aires

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Un jeune homme tente de s’évader des contraintes matérielles pour trouver sa voie, savoir qui il est vraiment. La désillusion et la tragédie vont le pousser à quitter les siens pour se réfugier dans une quête spirituelle et un ascétisme extrême. Sa petite amie, son frère, professeur de philosophie à l’université de Buenos Aires, vont l’accompagner lors de son voyage dans un temple bouddhiste où il va rencontrer son maître. Mais les réponses que celui-ci va lui apporter ne vont toujours pas le satisfaire.


LE BOUDDHA DE BUENOS AIRES

Un film de Diego Rafecas

Durée : 1h55

Sortie : 29 novembre 2006

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VOIR BANDE ANNONCE : LE BOUDDHA DE BUENOS-AIRES

Sur le papier, l’histoire peut éventuellement intriguer. La démarche d’un homme qui se sent en décalage avec son temps et part en quête d’un autre soi, d’une autre voie. Un homme qui s’interroge et se recherche. Doute et questionne. Il est si rare de rencontrer des êtres qui prennent le temps de s’arrêter sur ce qu’ils sont, ce qu’ils vivent et remettent tout en question. Des êtres qui se demandent s’ils sont dans le vrai. Ou comment se rapprocher de la vérité.

Le film de Diego Rafecas est malheureusement plein de maladresses et de faux pas. On en ressort déçu, sans avoir obtenu le moindre élément de réponse. Pire : on laisse s’échapper un grand éclat de rire en repensant à cet objet difficilement identifiable que l’on a visionné pendant deux heures et qui n’avait ni queue ni tête.

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Que penser en effet de ce synthétiseur que le réalisateur a cru bon de coller à toutes les séquences « émotions » de l’histoire ? Rafael (le frère de Tomas le Bouddha, qui n’est autre que Diego Rafecas) est au bistro avec une femme. Ils parlent, le courant passe bien. Et soudainement, une musique kitchissime, sortant de nulle part, vient remplacer le dialogue et signifier le moins subtilement du monde qu’une grande histoire d’amour est en train de naître. Venant d’un cinéaste philosophe et moine zen, on attendait un peu plus de bon goût. « J’ai fait un grand effort afin d’être synthétique et de pouvoir capter l’essence de la philosophie et du zazen sans faire de la propagande bon marché ni un pamphlet du zen » . Le synthé serait-il une des expressions visibles de la sagesse ?

Que dire de la démarche de Tomas qui décide de quitter Buenos Aires pour gagner un temple isolé… avec sa copine ?! En termes de renoncement et de quête spirituelle, on a déjà vu plus efficace. Après chaque séance de méditation Tomas et Laura s’embrassent et se câlinent… Si ce n’est pas absurde, ça n’est pas loin de l’être.

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Enfin, comment comprendre la séquence où la mère de Laura débarque au temple en pensant qu’elle va passer une semaine reposante dans un SPA ? Si on rigole face à ses réactions déplacées et primaires, ce n’est nullement pour la finesse et la justesse des gags. Mais parce que décidément, l’incohérence de ce film est tout à fait désarmante. Ces scènes ont recours à des procédés trop faciles, qui ne sont pas dignes du sujet initial du film et contribuent à décrédibiliser le propos du « Bouddha de Buenos Aires ». Encore un peu plus.

Pour ne pas avoir l’impression d’avoir totalement perdu notre temps, concluons sur une petite leçon de zazen :
« Il est important de comprendre les différents aspects de la posture de zazen pour ne pas contraindre le corps dans une attitude d’immobilité rigide contraire à sa physiologie naturelle. Il y a dans la posture équilibre et détente dans la verticalité.
La posture du bassin est prépondérante. Il convient de s’asseoir au milieu du zafu (coussin rond dont l’épaisseur est fonction de la souplesse de chacun) sur les ischions, de telle sorte que le bassin se stabilise par contact des deux genoux avec le sol. La position des jambes est celle du lotus ou du demi-lotus.

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Pendant zazen, l’attention doit rester vigilante sur chaque détail, ainsi que sur la respiration. Les pensées cessent de s’enchaîner les unes aux autres. Elles apparaissent, puisque telle est leur nature, mais si l’attention est maintenue sur la posture, elles disparaissent sans laisser de trace. Naturellement et inconsciemment la volonté personnelle de l’égo cesse d’agir et de rechercher son but. Seul demeure l’instant présent. »


Par Lili Dujardin

Source : www.dvdrama.com

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