29.10.2008
Au cours de cette fête, les Jaïns jeûnent et essaient de suivre les règles rigoureuses prescrites pour les moines et les nonnes. Ces derniers les inspirent, les conseillent dans cette quête et font vibrer la religion et la communauté Jaïn.
« Pour nous, les Jaïns, lors de cette fête, nous célébrons la naissance de Mahâvîra en jeûnant tandis que pendant les fêtes hindoues les Indiens mangent bien. Durant ce temps-là, le peuple Jaïn pratique le tyag, c’est-à-dire, le renoncement. Pour les hindous, c’est le bhog, qui signifie se régaler », compare ainsi la fête jaïn avec d’autres célébrations religieuses hindoues, le jeune moine Devrakshit Sagarji, 27 ans.
Les laïcs célèbrent la fête selon leur volonté. L’accent est met sur le renoncement et la pratique de rituels rigoureux. Quatre membres de la famille Savla suivent les rituels comme ils peuvent. « Mon mari et ma fille cadette, 16 ans, ont décidé de jeûner les huit jours sans aucune nourriture sauf de l’eau bouillie durant la période entre le lever et le coucher du soleil. Ma fille aînée, 20 ans, et moi, nous ne mangeons pas les fruits ou les légumes. Nous prenons le dîner avant du soleil couchant », s’exprime Bhavna Savla.»
Quant aux rituels religieux, c’est encore différent pour chaque membre de la famille Savla. « Mon père est le plus religieux de notre famille, raconte l’aînée Nehal Savla. » Il va au temple quotidiennement en habit religieux jain. Pendant la fête, M. Savla assiste au discours religieux du moine jain au temple. Chaque soir, il participe au rituel dit pratikraman qui consiste en des confessions de péchés supposés. Pour les femmes Savla, elles suivent les rituels à leur gré. « Moi, j’aime aller au temple tôt le matin faire le puja », reprend Nehal. « Pour le pratiquer,il faut prendre une douche et ne rien manger. On met les vêtements avec lesquels on n’a jamais manger. Au temple, on met une préparation faite d’eau et de la poudre de santal sur l’idole de Mahâvîra, On le baigne avec du lait dilué avec l’eau et psalmodie des mantras prescrits. Cela dure presque une heure. Retour chez-moi, je prend le petit déjeuner.»
Pendant la fête, les moines et les nonnes conseillent les familles comme la famille Savla et bien d’autres, pour bien réussir à suivre ces règles très strictes. Non seulement les religieux modèlent la vie ascète, conseillent les Jaïns dont les enfants souffrent pendant le jeûne. De plus, les moines accueillent des Jaïns pour passer la fête avec eux dans leur salle d’habitation. Ainsi, quatre Jaïns d’une quarantaine d’année sont venus rester avec des moines dans le quartier du Matunga au sud de Bombay. « L’un entre d’eux est venu même l’année dernière », commente le gourou moine Devratan Sagarji . Ce n’est pas tout. « Cette année vingt-six Jaïns ont réussit à jeûner, ne buvant que l’eau bouillie, pendant trente jours consécutifs. C’était le vœux de mon gourou », raconte le jeune moine Devrakshit Sagarji.» Pourtant les moines et les nonnes ne pratiquent pas ces jours de jeûne pendant la fête « parce que nous prononçons les discours, et conseillons les Jaïns toute la journée, poursuit le moine.»
« Le dernier soir de jeûne la communauté entière recueille pour le dernier rituel de pratikraman. La participation à cet événement est obligatoire pour tous les Jains, explique la jeune Nehal »
La fête religieuse terminée, les Jaïns font la fête à grande échelle où ils se régalent avec les amis, les proches. Il est le temps de célébrer des jours de jeûnes réussites.
Par Harjeet JHANS
Source : www.typomag.net