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Thailande — De meilleurs Soins pour les Mourants

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BETTER CARE FOR THE DYING [[Traduit de l’anglais par Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv ]]
DE MEILLEURS SOINS POUR LES MOURANTS



Le 10/01/2008



Bangkok, Thaïlande — Un garçon mourant, calme, qui ne fait rien d’autre que lire des bandes dessinées, confie sa terreur de la mort lors d’un programme artistique. Un moine âgé meurt paisiblement à l’hôpital entouré de sa famille qui récite des prières à son chevet. Un homme mourant du cancer trouve la paix dans l’écoute d’un sermon bouddhiste enregistré.



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Photo : Yingyong Un-Anongrak



Voici quelques exemples des avantages des soins palliatifs spécialisés, dont on peut maintenant bénéficier dans quelques hôpitaux thaïlandais.



Les services de soins palliatifs cherchent à améliorer la qualité de vie des patients et de leurs familles, qui font face à la maladie. Contrôler la douleur et les autres symptômes de détresse dus à la maladie et gérer les inquiétudes d’ordre psychologique, social et spirituel sont considérés comme prépondérants en soins palliatifs.



« Plus de 10 hôpitaux en Thaïlande proposent maintenant des soins palliatifs [spécialisés] dans leur propre style. Et les hôpitaux plus provinciaux et communautaires sont intéressés à suivre » déclare l’assistant prof Dr Phornlert Chatrkaw, anesthésiologue membre d’un comité de soins palliatifs à l’Hôpital de Chulalongkorn.



Selon le Dr. Phornlert, les hôpitaux locaux qui proposent des soins palliatifs exceptionnels sont l’Hôpital du Prince de Songkla (orthographe correcte) à Songkhla et l’hôpital de Mae Sot à Tak.



Les soins palliatifs peuvent être développés en Thaïlande pour correspondre à la mentalité thaïe, ajoute t-il. Et ils répondent au vieillissement de la population.



Encore selon le Dr. Phornlert, le personnel de l’Hôpital de Chulalongkorn pratique depuis plus de 20 ans, de façon informelle, des soins palliatifs spécialisés. Mais ils sont entrés dans les pratiques officielles de l’Hôpital que depuis cinq ans. Ces soins spécialisés incluent l’assouplissement de certaines règles pour les patients mourants et leurs familles, telle que l’autorisation de veiller à leurs chevets toute la nuit. De plus, l’Hôpital propose à présent à son personnel, des formations en soins palliatifs spécialisés. L’occasion d’aborder les questions du « Comment parler à un patient mourant », « les soins infirmiers pour mourants » ou bien encore « la thérapie de l’Art ».



Quant aux patients qui souhaitent mourir chez eux, l’Hôpital de Chulalongkorn tente maintenant d’accéder à leur requête, explique le Dr. Phornlert.



« La plupart des patients veulent rentrer chez eux mais il existe certaines restrictions. Si leurs symptômes sont sous contrôle avec médication, nous les encouragerons à retourner chez eux et nous faisons le point avec leur famille en ce qui concerne les soins à leur fournir » explique t-il.



Depuis plus de 10 ans maintenant, l’Hôpital de Chulalongkorn a dirigé un projet d’évolution des soins palliatifs proposés aux adultes et aux enfants. Alors qu’auparavant, les médecins se contentaient d’informer les familles de la condition du patient, ils rencontrent à présent les familles afin de déterminer le meilleur choix pour le patient.



Si le patient est pratiquant, la famille est encouragée à prier à son chevet. D’autres requêtes, comme l’enregistrement des chansons de Luk Thung, des marches militaires, des opéras ou des histoires chinoises, sont également pourvues.



Le Dr. Phornlert ajoute que les malades chroniques peuvent aussi être supervisés dans l’exécution de gymnastique douce comme le qigong et prendre leurs repas avec leurs familles. Ils peuvent donner l’aumône aux moines de Wat Pathumwanaram et de Wat Hua Lamphong, et prier avec eux lorsque ces derniers les visitent à l’Hôpital. Ils peuvent en plus les convier à leur chevet.



Pour les enfants atteints de maladies chroniques, l’Hôpital prévoit de la thérapie par l’Art et des leçons d’école.



Phetladda Seungjitsiriroj, coordinateur du programme Phuttika Buddhist Network’s volunteer pour les patients mourants, note que le réseau et l’Hôpital de Chulalongkorn ont initié un projet pionnier, pour améliorer les soins palliatifs apportés aux jeunes patients à la fin 2006. La thérapie par l’Art en est l’un des résultats.



Durant les sessions de thérapie par l’Art, les enfants sont encouragés à peindre librement, en utilisant des brosses ou leurs mains nues. Quelques jeunes à qui leurs foyers manquent, représentent des familles heureuses, raconte Phetladda, ajoutant que les enfants communiquent plus facilement et se relaxent à travers la peinture et le coloriage.



Pornthip Maithong, infirmière au service Sor Kor 16 Samun de l’Hôpital de Chulalongkorn, qui s’occupent d’enfants dans un état critique, souffrant de cancers du cerveau, de leucémie ou de maladies rénales, affirme que la thérapie par l’Art est amusante, transcendante et qu’elle aide l’enfant à communiquer des messages importants.



« Un enfant a peint des fantômes sortant de toute la toile, sur fond noir. Cette peinture était le reflet de sa terrible peur, inconnue de nous jusqu’alors, parce qu’il lisait des bandes dessinées tout le temps », se souvient-elle.



Après avoir vu la peinture, le personnel de l’Hôpital a placé une statue de Bouddha près de son lit et a donné au garçon des bouquins de prières. Depuis lors, Pornthip confie que ce dernier a arrêté de lire des bandes dessinées, qu’il a commencé les bouquins de prières et qu’il est maintenant dans un meilleur état d’esprit.



Depuis 2001, le service met des lits de camp à disposition des mères qui passent la nuit au chevet de leurs enfants. Il a aussi mis en place des logements pour les familles près de l’hôpital, explique l’infirmière.



Tous les derniers mardi de chaque mois, des réunions de groupes de soutien pour les familles des patients sont organisées, ajoute t-elle.



Sous le projet appelé Dharma in the Ward, des prières enregistrées sont diffusées dans le service Sor Kor 16 Samun à 20H, tous les jours.



« Les enfants en fin de vie prient ensemble et s’enlacent. Nous les égayons » confie Pornthip. « Certains savent qu’ils vont retourner à « Neverland ». Certains réclament plus de prières. Les prières aident à calmer les patients qui luttent. »



Tous les jeudis, le service est visité par des moines bouddhistes qui prêchent auprès des enfants, les bénissent et acceptent leur aumône, précise t-elle.



Actuellement, le réseau bouddhiste Phuttika dirige un projet pilote d’entraînement des volontaires afin d’assister et de réconforter les patients gravement malades et mourants, à l’Hôpital de Chulalongkorn.



D’autres hôpitaux à Bangkok proposent des soins palliatifs comme les hôpitaux de Phramongkutklao, Siriraj et Priest. L’infirmière principale Sirapich Pattarathammaporn, une infirmière au service gynécologique de l’hôpital de Phramongkutklao, est fière de la pièce Keb Tawan, qui a ouvert ses portes en 1998. Il s’agit d’un lieu dédié aux patients souffrant du cancer, où leurs familles peuvent se reposer et se relaxer.



« Il y a une salle de repos, un coin snack et même des canapés [pour le confort des visiteurs], ainsi les patients ne se sentent pas seuls. Les patients mourants ont tant besoin de leurs familles », continue t-elle.



Près de 65 pour cent des femmes admises au service gynécologique ont un cancer, le service a initié des conseils de pairs, des groupes de soutien, des conférences informatives, des cours de cuisine et des ateliers d’art accessibles à tous les patients souffrant de cancer, à Phramongkutklao.



A l’hôpital de Siriraj, Jamrak Lampavej, infirmière au service de cancérologie, affirme que l’hôpital est à l’origine de 33 initiatives en soins palliatifs incluant un « projet pour le Soulagement de la Souffrance pour les Patients souffrant d’un Cancer en phase terminal ». Selon Jamrak, ce programme vise à soulager la douleur, les souffrances et les complications afin de permettre au patient de quitter ce monde paisiblement. En prolongement du programme de soins palliatifs, l’hôpital de Siriraj réunit des informations provenant des patients et des proches concernant les volontés et besoins du patient. Son personnel a été formé en conseil et peut coordonner des discussions sur les traitements entre médecins et familles. L’hôpital prévoit aussi des rituels religieux.



Les proches peuvent demeurer près des patients mourants, leur tenir la main, les encourager à avoir la foi dans les vertus et de se reposer en paix. Ils peuvent avec les corps de leurs bien-aimés pour 15-30 minutes avant que le processus post-mortem ne commence.



A l’hôpital Priest, qui ne prend en charge que les moines, il y a en addition des diffusions d’enseignements bouddhistes enregistrés pour les mourants, témoigne un volontaire.



En dehors de Bangkok, on considère que l’hôpital de Mae Sot à Tak fournit des soins exceptionnels pour les malades critiques et les patients mourants. Son personnel comprend un corps d’infirmiers en soins palliatifs et les patients en soins palliatifs remplissent généralement près de 25 pour cent des 100 lits de l’hôpital.



Dr. rojanasak Thongkhamcharoen, qui a promu les soins palliatifs à l’hôpital de Mae Sot, note que son équipe mise sur une communication appropriée avec les patients et les proches, et sur un personnel qui maintient des attitudes positives. L’hôpital s’arrange également pour garder un oeil sur les patients rentrés chez eux pour mourir.



Wanna Jarusomboon, responsable du projet du réseau bouddhiste Phuttika « Rencontrer la Mort avec un Coeur en Paix », remarque que les familles des patients qui désirent mourir chez eux ont encore besoin d’une aide professionnelle.



« Les bonnes morts ne surviennent pas forcément à l’hôpital. On peut mourir paisiblement partout, entouré de ceux qui nous ont donné tout leur amour, leur bienveillance et leur sérénité », dit-elle.



Le projet Rencontrer la Mort avec un Coeur en Paix est un atelier de trois jours et deux nuits, tenu chaque mois depuis 2004. Il est ouvert aux mourants, aux proches du mourant ou à quiconque veut des conseils pour se préparer à la mort.



Les participants à l’atelier répètent en fait, le moment de leur mort. Au moment imaginé, ils révèlent leurs inquiétudes et cherchent à faire partir leurs soucis, leurs peines et leurs affections. Le but est d’arriver à un état d’esprit calme.



L’intervenant régulier de l’atelier, Phra Paisan Visalo de Wat Chaiyaphum, aborde les besoins du mourant en se fondant sur des enseignements bouddhistes.



Pour le moine, le mourant a besoin d’amour, de compassion et d’aide pour se préparer à la mort, se concentrer sur la bonté et faire partir toutes ses inquiétudes et son « égocentrisme ». Il a aussi besoin d’opportunités pour pardonner, être pardonné et faire ses adieux.



Le mourant doit être autorisé à quitter ce monde dans une atmosphère calme parmi ceux qu’il aime, explique Phra Paisan.



« Les médecins et les familles des patients se concentrent généralement sur une aide physique, et non spirituelle. Ils soutiennent donc le recours aux technologies médicales afin de prolonger leurs vies. Or ils devraient s’intéresser à la question spirituelle, une fois dépassée la question de sauver la vie d’une personne », écrit-il dans son bouquin Helping Dying Patients the Buddhist Way.



Un exemple d’une telle pratique est celui de Poj Kristraiwan et de ses frères et soeurs, qui décidèrent d’accomplir le voeu de leur père mourant en le retirant de l’unité de soins intensifs d’un hôpital privé. Poj surprit un médecin en train d’affirmer que sa famille était étrange et qu’elle laissait son père mourir sans tenter de le réanimer. Quelques heures plus tard, le père de Poj mourut paisiblement entouré de sa famille.



« Il s’agit d’une diversité de croyances et de méthodes pour traiter les malades. Il y a aussi un autre aspect dans lequel nous [les familles des mourants] pouvons puiser de la sagesse, exprimer des sentiments et des doutes et comprendre le sens de la mort [à travers la mort des gens que l’on aime], conclut Poj.



Le Réseau bouddhiste Phuttika a produit plusieurs ouvrages, vidéos et CD de préparation à la mort. Pour plus d’informations, visitez www.budnet.info/ ou appeler le 02-866-2721/2.



Par Pichaya Svasti (The Bangkok Post)



Source: The Buddhist Channel

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