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Editorial – Compassion agissante pour les birmans

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Tout semble calme en Birmanie.

Le couvre-feu médiatique agit, avec la complicité de la Chine, de la Russie.

Avec notre propre complicité si nous oublions, si nous laissons faire.

Rappelons-vous Solidarnosc avec Lech Wałęsa.

Un grand nombre de médias les ont soutenu.

Beaucoup de personnes portaient un petit badge pour ne pas oublier.

Pour le sida, le ruban maintenant célèbre a certainement changé bien des choses.


Et si nous mobilisions l’opinion publique française…

en proposant un logo « Paix en Birmanie », un Solidarmoine, un Touche pas à mon moine,

bref un signe simple et fort avec un petit badge à distribuer partout.

Un badge pour nous -même, pour en se levant le retrouver,

pour nous conscientiser et offrir notre journée en toute lucidité pour le bien des birmans.

Un badge pour le grand public pour le mettre en marche.

Cela peut sembler bête, mais le passé nous a montré l’efficacité de ce procédé.


Y a t-il un designer ou une association pour le créer ?

Peut-on l’avoir dès Samedi lors de la réunion de prières à la Pagode de Vincennes ? ou pour bientôt? L’urgence est là.

Buddhachannel ne peut tout faire dans ces événements qui s’accélérent. Votre aide est précieuse pour le peuple birman. L’Union Bouddhiste de France donne le meilleur d’elle-même. Pouvons-nous nous unir? et marchez ensemble dans la non-violence, mais de façon déterminée.

Regardons encore ces enfants en Suède qui ont décidé d’agir (vidéo ci-dessous)

non dans le cadre de leur classe ou avec leurs parents
mais depuis une logique spontanée malgré leur jeune âge : voir et agir.

Elles ont compris, vu et elles ont fait.

Ne sommes-nous même plus capables de cela, nous les adultes,

pris dans nos soucis du quotidien et dans le moelleux de nos édredons?

Ne sommes-nous pas capables d’une compassion agissante, nous les bouddhistes,

bien installés dans notre assise du matin ou dans notre pseudo-paix intérieure?

La compassion, la fraternité ne se passe pas que dans la tête,

au risque de n’être qu’une théorique compassion.

Agitons la poussière d’habitudes qui recouvre nos gestes, nos décisions.

Secouons la viscosité de notre esprit englué dans mille choses secondaires.


LES DEUX OBSTACLES DANS CE CONFLIT


1 – La nature paisible des moines birmans

Oui, un mouvement non-violent peut devenir très fort si la « mayonnaise prend ».

Comme dans un plat, il faut les bons ingrédients et un concours de circonstances.

Mais sans ce concours de circonstances qui réveille les foules,

cette non-violence aide la dictature à rester en place.

Il suffit à une junte de ramener le calme dans les rues pour tout arrêter.

« Loin des yeux, loin du coeur »

Après quelques sursauts émotionnels face à sa télévision,

le spectateur se rendort en trouvant vraiment ces moines très bien.

Ces moines qui demain paieront.

Solidarnosc savait dire haut et fort ses revendications.

Une marche pour la paix sans leader n’appelle pas les foules à réagir.


2 – La passivité des bouddhistes français

En France, la communauté bouddhique est discrète, belle tradition faite de paix et de tolérance.

Les bouddhistes sont bien acceptés grâce à cette facade de citoyen paisible et sans problème.

Mais jamais nous voyons, nous entendons des bouddhistes dénoncer officiellement

une profanation de cimetière juif ou un acte raciste religieux.

Jamais les bouddhistes ne sont présents dans les grands moments de notre nation.

Souvent, toutes les communautés religieuses sont représentées,

sauf les bouddhistes.

Soyons bien clair. Je n’attaque personne

et je m’inscris moi-même dans cette critique,

dans ce « détachement » fort peu loin de l’indifférence.


Nous les bouddhistes français sommes très passifs.

Aller dans la rue relève du ridicule, semble t-il.

Or les moines birmans si discrets l’ont fait.

Et ils ont besoin d’une aide internationale

pour que toutes les souffrances des dernères semaines ne soient pas inutiles.

Alors allons-nous réagir ?

Dites-le nous. Dites-le aux autres. Entrons dans le grand mouvement non-violent.

La non-violence demande une action d’autant plus consciente et déterminée.

Merci de m’avoir supporté jusque là.

Je vous prie d’accepter toutes mes excuses pour les excès de mon langage.

Depuis Tokyo, Alain Delaporte-Digard

Prions et agissons pour les birmans
Prions et agissons pour les birmans


Editorial de Suède

STOCKHOLM, 8H.

Qui a dit que les jeunes n’avaient plus d’idéaux ?

La rame du métro passe devant Stadhuset le bâtiment où l’on décerne chaque année les Prix Nobel. A peine le temps d’avoir une pensée pour Aung San Suu Kyi, que je me retrouve dans les couloirs du métro à décortiquer la presse internationale en guise de revue de presse matinale : elle évoque sans surprise, les troubles au Myanmar…

C’est à ce moment, que surgies de nulle part, de jeunes adolescentes me font le cadeau d’être saisies par ma caméra. De simples post-it en forme de cœur, un stylo, deux cœurs en fête, et voilà que cet acte citoyen improvisé signe sur tous les cœurs, le nom de « BURMA ».
Qui aurait cru qu’un trajet en métro jusqu’au boulot, puisse sortir du dodo la conscience du simple voyageur que je suis ?

Alexis Hoàng, responsable de l’antenne Buddhachannel à Stockholm

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