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26 Septembre – RANGOUN – 3 moines tués (au moins) et une centaine de moines blessés par les forces gouvernementales.

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26 Septembre – RANGOUN – 3 moines tués (au moins) et une centaine de moines blessés par les forces gouvernementales.


Aujourd'hui, la charge de l'armée sur les moines
Aujourd’hui, la charge de l’armée sur les moines


La capitale de la Birmanie, Rangoun, est en émoi.
Depuis quelques semaines, certains espoirs se faisaient jour. Certains espéraient en finir avec la junte militaire au pouvoir.

La colère et le désarroi atteignirent un seuil nouveau quand le gouvernement eut augmenté en une fois certains prix de 500%. Cette décision a plongé le peuple déjà en grave difficulté dans une situation dramatique. Face à l’inacceptable, que faire? La foule a bravé la police en défilant pacifiquement dans les rues de la capitale. Une situation impensable quelques mois plus tôt. Chaque manifestation a été cependant sévèrement réprimée. Avec des blessés nombreux parfois.


LES MOINES DU QUOTIDIEN

Les moines qui chaque matin partent avec leur bol en quêtant sont certainement les mieux placés pour mesurer l’ampleur de la détresse des birmans. Ils ont commencé à défiler avec les manifestants, par solidarité. Oui, les moines ne font pas de politique. Depuis des années, ils sont restés neutres face au pouvoir. Malgré certaines agitations qui finir dans le sang.

Oui, ils sont restés neutres lors de l’arrestation de leur Prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi et des démocrates birmans.

Depuis quelques semaines, certains moines ont été agressés et blessés par les forces de la dictature. L’un d’eux est mort. Les moines sont très respectés en Birmanie: les habitants sont pieux et sensibles à l’aura des moines. Les manifestations suivantes, on a pu voir la foule qui entourait ses moines en faisant un cordon humain pour les protéger. La présence des moines représentait une bénédiction pour les manifestations, qui rendaient aux moines cette grâce par une protection physique et pacifique. Acte symbolique qui fit pleurer d’espérance les plus téméraires. Depuis quelques semaines, une situation nouvelle s’installait, car les moines avaient refusé de bénir les chefs de la junte et leur famille. Une première. Déstabilisés, les dictateurs ont hésité donnant tous les espoirs à certains manifestants.

Comble de bonheur et d’espérance, on a même vu quelques instants Aung San Suu Kyi sur le pas de la porte de sa résidence surveillée, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. Tous les possibles étaient là : un relâchement de l’étau imposé par les dictateurs, la victoire de la démocratie ou un bain de sang encore plus terrible que les précédents.

Ce dernier Dimanche, environ 10.000 moines bouddhistes, soutenus par un nombre au moins équivalent de civils, ont manifesté à Rangoun contre la junte birmane, accentuant la pression sur les généraux au pouvoir. Ce même jour, Condoleezza Rice a apporté son soutien à la foule et aux moines.


AUNG SAN SUU KYI

Cette femme de coeur, chantre de la non-violence fut le leader du mouvement non violent pour l’avènement de la démocratie dans son pays. Elle est détenue dans son pays depuis bientôt dix ans par la junte militaire au pouvoir. Elle est à ce jour la seule lauréate du prix Nobel de la paix à être privée de liberté.

voir les articles de Buddhachannel :
Un Prix Nobel de la Paix Privé de Liberté
Encore une année de censure pour Aung San Suu KYi


LA JUNTE

Cette junte militaire a fait de la Birmanie l’une des pires dictatures du monde, dénoncée par l’Organisation internationale du travail et l’ONU de manière régulière. Plus de 1’300 prisonniers politiques sont derrière les barreaux, soumis à toutes formes de torture. Des dizaines d’élus de la LND sont emprisonnés, torturés, meurent en prison depuis dix ans, quand ils ne prennent pas la route de l’exil. La population souffre de la faim, est privée d’accès à l’éducation, à la santé et à la liberté à laquelle elle aspire.


ET MAINTENANT

Les risques de massacre semblent énormes aux yeux des observateurs internationaux. Dimanche dernier, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a dénoncé à New York le régime « brutal » au pouvoir en Birmanie et affirmé suivre de « très près la situation », alors que quelque 20.000 manifestants ont défilé à Rangoun contre la junte.


L’épouse du président, Laura Bush, a demandé au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de condamner la répression en Birmanie et de pousser le Conseil de sécurité de l’ONU à agir.


Alain Delaporte-Digard pour www.buddhachannel.tv

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