Birmanie
Les Moines bouddhistes deviennent preneurs d’otages
pour aider le peuple.
Depuis 2 semaines, les prix flambent en Birmanie… entre 100 et 500%, imposés par la junte militaire le 15 Août.
Les miliciens pro-gouvernetaux ont envahi Rangoon, la capitale.
Une vingtaine de membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi ont défilé dans le calme à Meikhtila. Des centaines d’autres membres ont également manifesté à Sittwe, dans l’ouest de la Birmanie.
Les manifestations ont été très fortement réprimés.
Mercredi, 600 moines ont suivi avec des pancartes la foule qui dénonçait la hausse des prix. De nombreux moines ont été sévèrement blessés, à coup de matraques. L’armée a tiré en l’air, menaçant de tirer sur la foule. Les forces de l’ordre ont réagi si violemment que des représentants de la junte ont dû se rendre à la Pagaode centrale de Pakkodu pour s’excuser des violences exercées contre les moines.
Les moines ont enfermé dans la pagode la délégation et ont brûlé quatre véhicules militaires sous les acclamations de la foule. Les cinq otages ont été relâchés cinq heures plus tard.
Pour la deuxième fois en un mois, les moines rejoignent les manifestants.
Cela donne une nouvelle dimension à la campagne de protestation.
Les Birmans, profondément imprégnés du bouddhisme, vénèrent les moines comme des figures sacrées.
«Une action brutale contre les bonzes ne peut que jeter de l’huile sur le feu et amplifier le mécontentement», estime Soe Aung, porte-parole d’un mouvement d’opposition basé en Thaïlande.
Conscient de la religiosité des Birmans, la junte s’est attachée depuis longtemps à contrôler étroitement le sommet de la hiérarchie bouddhiste.
Mais une grande majorité des jeunes bonzes sont critiques vis-à-vis de cette collaboration.
«Vous ne pouvez pas séparer les bonzes de la population. Quand ils vont quêter leur nourriture, ils se rendent compte des souffrances et des difficultés des gens», indique Aung Naing Oo, un ancien leader étudiant.