Iran 1979. En raison de la Révolution islamique, les deux sexes ne se côtoient plus dans les lieux publics.
BONNE NOUVELLE?
Bien que l’interdit soit bravé dans nombre de cafés internet de la capitale, le premier établissement entièrement réservé aux femmes a ouvert ses portes à Karaj (Ouest de la capitale).
L’agence de presse officieuse Mehr explique qu’il s’agit de « créer une atmosphère propice » à la jeunesse féminine iranienne. Elle invoque encore l’atmosphère « non convenable pour les filles » de la plupart des cafés internet.
Haut débit et cours gratuits d’initiation à internet seront accessibles, sous la supervision de l’organisation étudiante.
Est-ce là suffisant pour appeller à la docilité des internautes iraniennes?
Source: le Figaro
« Talat Taghinia, Mansoureh Shojai et Farnaz Seyfi ont été arrêtées, faites passer le message »
LES BLOGUEUSES RESISTENT
En effet, cette nouvelle se doit d’être tempérée par les nombreux problèmes que connaissent les blogueuses iraniennes se servant d’internet comme d’un exutoire.
Sous couvert de pseudonymes, celles qui constituent au moins la moitié des 700 000 blogueurs usant de la langue perse, parlent librement du régime ou de leur sexualité. Ce sont des mots crus, libres qui parcourent la toile pour inciter à la résistance des femmes.
Ni la pression du régime en place, ni les arrestations ne les font fléchir. Au point que la sociologue Masserat Amir Ebrahimi y voit la manifestation d’un « nouveau mouvement social ».
A leur actif, plusieurs victoires dont la libération des trois activistes féministes Talat Taghinia, Mansoureh Shojai et Farnaz Seyfi arrêtées alors qu’elles se rendaient en Inde pour assister à une conférence.
« Talat Taghinia, Mansoureh Shojai et Farnaz Seyfi ont été arrêtées, faites passer le message ».
Cette seule phrase fait le tour des webzines. En moins de 48H, l’incident est connu de la presse internationale et des organisations de défense des droits de la femme. S’ensuit la libération immédiate des trois femmes.
Protestation à Téhéran de plusieurs femmes contre les arrestations et les emprisonnements arbitraires. 03/03/2007
Qu’il s’agisse de lancer des pétitions réclamant l’abolition des discriminations dont elles sont victimes ou pour organiser des manifestations sportives, ces interdites de stade investissent tous les fronts virtuellement.
Blocage, demande d’enregistrement, arrestations, les pièges des autorités sont déjoués.
Qu’on les bloque, elles savent créer de nouvelles adresses.
Qu’on leur enjoigne de s’enregistrer sous peine d’être filtrées, elles s’insurgent.
Qu’on les arrête, elles accusent.
Tout ceci encourage à penser que même regroupées et surveillées, ces résistantes sauront prouver pacifiquement qu’elles valent bien plus que « la moitié d’un homme ».
Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv