LIGNES ESSENTIELLES D’UN PLAN D’ACTION POUR LA MISE EN OEUVRE DE LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DE L’UNESCO SUR LA DIVERSITÉ CULTURELLE
Les États membres s’engagent à prendre les mesures appropriées pour diffuser largement la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle et pour encourager son application effective, en coopérant notamment à la réalisation des objectifs suivants :
1— approfondir le débat international sur les questions relatives à la diversité culturelle, en particulier celles qui ont trait à ses liens avec le développement et à son impact sur la formulation des politiques, à l’échelle aussi bien nationale qu’internationale ; avancer notamment la réflexion concernant l’opportunité d’un instrument juridique international sur la diversité culturelle ;
2— progresser dans la définition des principes,
des normes et des pratiques, tant au niveau national qu’international, ainsi que des moyens de sensibilisation et des formes de coopération les plus propices à la sauvegarde et à la promotion de la diversité culturelle ;
3— favoriser l’échange des connaissances
et des meilleures pratiques en matière de pluralisme culturel, en vue de faciliter, dans des sociétés diversifiées, l’inclusion et la participation de personnes et de groupes venant d’horizons culturels variés ;
4— avancer dans la compréhension et la clarification
du contenu des droits culturels, en tant que partie intégrante des droits de l’homme ;
5— sauvegarder le patrimoine linguistique de l’humanité et soutenir l’expression, la création, et la diffusion dans le plus grand nombre possible de langues ;
6— encourager la diversité linguistique – dans le respect de la langue maternelle – à tous les niveaux de l’éducation, partout où c’est possible, et stimuler l’apprentissage du plurilinguisme dès le plus jeune âge ;
7— susciter, à travers l’éducation, une prise
de conscience de la valeur positive de la diversité culturelle et améliorer à cet effet tant la formulation des programmes scolaires que la formation des enseignants ;
8— incorporer dans le processus éducatif, en tant que de besoin, des approches pédagogiques traditionnelles afin de préserver et d’optimiser des méthodes culturellement appropriées pour la communication et la transmission du savoir ;
9— encourager l’« alphabétisation numérique »
et accroître la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication, qui doivent être considérées aussi bien comme des disciplines d’enseignement que comme des outils pédagogiques
susceptibles de renforcer l’efficacité des services éducatifs ;
10— promouvoir la diversité linguistique dans l’espace numérique et encourager l’accès universel, à travers les réseaux mondiaux, à toutes les informations qui relèvent du domaine public ;
11— lutter contre la fracture numérique – en étroite
coopération avec les institutions compétentes du système des Nations Unies – en favorisant l’accès des pays en développement aux nouvelles technologies, en les aidant à maîtriser les technologies de l’information et en facilitant à la fois la circulation numérique des produits culturels endogènes
et l’accès de ces pays aux ressources numériques d’ordre éducatif, culturel et scientifique, disponibles à l’échelle mondiale ;
12— stimuler la production, la sauvegarde et la diffusion de contenus diversifiés dans les médias et les réseaux mondiaux d’information et, à cette fin, promouvoir le rôle des services publics de radiodiffusion et de télévision dans le développement de productions
audiovisuelles de qualité, en particulier en favorisant la mise en place de mécanismes coopératifs susceptibles d’en faciliter la diffusion ;
13— élaborer des politiques et des stratégies de préservation et de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel, notamment du patrimoine culturel oral et immatériel, et combattre le trafic
illicite de biens et de services culturels ;
14— respecter et protéger les savoirs traditionnels,
notamment ceux des peuples autochtones ; reconnaître l’apport des connaissances traditionnelles, particulièrement en matière de protection
de l’environnement et de gestion des ressources naturelles et favoriser des synergies entre la science moderne et les savoirs locaux ;
15— soutenir la mobilité des créateurs, des artistes,
des chercheurs, des scientifiques et des intellectuels et le développement de programmes et de partenariats internationaux de recherche, tout en s’efforçant de préserver et d’accroître la capacité créatrice des pays en développement et en transition ;
16— assurer la protection du droit d’auteur
et des droits qui lui sont associés, dans l’intérêt du développement de la créativité contemporaine et d’une rémunération équitable du travail créatif,
tout en défendant un droit public d’accès à la culture, conformément à l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ;
17— aider à l’émergence ou à la consolidation d’industries culturelles dans les pays en développement et les pays
en transition et, à cet effet, coopérer au développement des infrastructures et des compétences nécessaires, soutenir l’émergence de marchés locaux viables et faciliter l’accès des biens culturels de ces pays au marché mondial et aux circuits de distribution internationaux ;
18— développer des politiques culturelles susceptibles de promouvoir les principes inscrits dans la présente
Déclaration, y compris par le biais de mécanismes de soutien opérationnel et/ou de cadres réglementaires appropriés, dans le respect des obligations
internationales propres à chaque État ;
19— associer étroitement les différents secteurs
de la société civile à la définition des politiques publiques visant à sauvegarder et promouvoir la diversité culturelle ;
20— reconnaître et encourager la contribution
que le secteur privé peut apporter à la valorisation de la diversité culturelle, et faciliter, à cet effet, la mise en place d’espaces de dialogue entre secteur
public et secteur privé.
CONCLUSION
Les États membres recommandent au Directeur général de prendre en considération les objectifs énoncés dans le présent Plan d’action pour la mise en oeuvre des programmes de l’UNESCO et de le communiquer aux institutions du système des Nations Unies et aux autres organisations intergouvernementales et non gouvernementales concernées en vue de renforcer la synergie des actions en faveur de la diversité culturelle.