Une des voies du bouddhisme est appelée « Mahayana », qu’on traduit souvent par « Grand Véhicule » mais aussi par « Voie de la Grandeur ». Car c’est une pratique qui nous amène à penser plus grand que notre simple être. À l’inverse la voie de l’ego est une vision étriquée. C’est vouloir s’accrocher à un fantôme d’une manière rigide. C’est vouloir fixer une image de soi qui n’a pas de réalité. C’est du coup se couper de la réalité de la vie. La voie spirituelle c’est dépasser cette vision mesquine pour une vision « cosmique », holistique, systémique. Comment passer de l’une à l’autre ? Le bouddhisme utilise des « antidotes » aux « poisons mentaux ». le remède à la vision égocentrique, c’est l’amour, la compassion. En grec ancien il y a trois noms pour désigner l’amour : Eros, l’amour et le désir physique ; Philia, l’amitié, la relation d’estime mutuelle et réciproque et agapé : l’amour du prochain sans attente. C’est cet « agapé » qui nous fait être humain, vivant, complet et sortir de notre forteresse illusoire et égotique. Si nous savions que nous devions mourir dans les années, mois ou heures qui suivent, que désirerions nous faire avec force ? Voir ceux que nous aimons, que leur dire ? Face à de telles échéances connues le « vital » nous apparaît toujours. Comme l’écrit Albert Camus : « N’attendez pas le Jugement dernier. Il a lieu tous les jours. » . Dépasser cette vision égotique, mourir à son ego, ce n’est pas la mort du moi. Le moi social continuera d’exister, il nous est nécessaire, mais c’est reconsidérer sa place et ne pas se « prendre » pour lui. (lire la suite ici).