LA MACROBIOTIQUE : UNE PHILOSOPHIE ALIMENTAIRE
Étymologiquement, la macrobiotique se décompose en deux racines : « macro », grand, et « bio », la vie. Son origine provient des monastères Zen où les moines connaissaient une longévité exceptionnelle.
C’est en 1957 que la France découvre la macrobiotique, définie par le japonais Georges Ohsawa. Après s’être lui-même soigné d’une tuberculose que les médecins classiques pronostiquaient fatale, Ohsawa tenta d’expliquer la théorie macrobiotique. La première approche de cette philosophie consiste à modifier son alimentation afin de rétablir sa santé physique. Mais pour le maître japonais, la macrobiotique désigne bien plus qu’un simple régime alimentaire. Il s’agit d’une discipline, d’une philosophie visant la plénitude de l’esprit et ainsi l’allongement de la vie. Les principes alimentaires ne représentent alors qu’un élément constitutif d’un mode d’existence sain et spirituel.
L’objectif principal de la macrobiotique est donc d’éveiller le jugement humain vers une compréhension plus juste de l’existence en préservant notre potentiel vital. La macrobiotique n’appartient donc à aucune croyance ou religion mais n’a comme seul but d’aider l’homme dans sa quête spirituelle d’un but élevé et inaccessible en cas de santé fragile. En d’autres termes, la macrobiotique s’attache d’abord à vous donner les clés pour éviter les maladies afin d’ensuite être capable d’accéder à la sagesse. Pour Georges Ohsawa, il s’agit d’une « révolution biologique, physiologique et logique », pouvant servir d’outil dans la recherche personnelle d’indépendance vis-à-vis des aléas extérieurs sans avoir à faire appel aux traitements médicaux classiques. Bien qu’importante, la guérison physique ne représente pas, en soi, le but de la macrobiotique mais bien une étape obligatoire et éducative sur le chemin de la plénitude physique et psychique.
La doctrine d’Ohsawa puise ses fondements dans le taoïsme : la complémentarité entre le Yin et le Yang. Le Yin représentant l’énergie centrifuge, tendant vers le froid, le Yang, l’énergie centripète, tendant vers la chaleur. De ce principe fondamental, Georges Ohsawa a défini le régime alimentaire de la macrobiotique en classant chaque produit. Á l’extrémité Yang, on trouve le sel, les œufs et la viande alors qu’à l’extrémité Yin, ce sont les douceurs, le sucre ou les produits chimiques. Le but de la macrobiotique étant de concevoir une alimentation saine, c’est-à-dire au juste milieu entre le Yin et le Yang. Par exemple, les céréales sont considérées comme parfaitement équilibrées.
Dans la pratique, le régime macrobiotique se rapproche clairement du végétarisme car il préconise d’éviter les produits animaux et même les produits laitiers car peu favorables à la poursuite d’un idéal spirituel. Sont conseillées les céréales complètes (surtout le riz), avec diverses proportions de légumes et de fruits de saison. Pour exemple, une alimentation faite à moitié de céréales complètes plus quelques légumineuses et certains fruits de saison tout en évitant produits laitiers, viandes, sucre et épices correspondrait tout à fait à une formule moyenne d’un régime macrobiotique. D’autres principes conseillent d’éviter les solanées (pommes de terre, tomates…) et les boissons en trop grande quantité. Lors du repas, il est également recommandé une mastication longue et appliquée.
Attention tout de même, il apparaît important de nuancer un peu la pratique de la macrobiotique. La philosophie de Georges Ohsawa tend à une « prise de conscience » de l’alimentation tant en quantité qu’en qualité. Ceci n’implique donc aucune interdiction par rapport à la viande ou au poisson. De plus, la classification Yin et Yang ne découle d’aucun fondement scientifique ou médical démontré. Il paraît également dangereux de suivre à la lettre les conseils de mini jeûnes prodigués, à l’époque, par Georges Ohsawa à de nombreux malades. Il serait réellement dangereux de s’alimenter ainsi sur une période trop longue et sans suivi. Il s’agit ici d’un point important puisque plusieurs polémiques ont déjà éclaté notamment suite au suicide du fils de l’écrivain Roger Ikor, qui pratiquait la macrobiotique. Il est donc primordial de garder une certaine conscience dans sa pratique et de ne pas éliminer trop d’aliments énergétiques de son quotidien afin de ne pas tomber dans un extrême pouvant s’avérer dangereux pour la santé.
La macrobiotique représente donc une véritable philosophie de vie, liée à un régime alimentaire qui cherche essentiellement l’équilibre entre les forces du Yin et celles du Yang. La longévité passe par une bonne santé qui découle, elle, d’une alimentation saine et équilibrée. La macrobiotique se doit d’être pratiquée avec sérieux et en connaissance de cause afin de pouvoir en tirer les bénéfices et acquérir une plénitude tant physique que spirituelle.
Antoine Ginekis pour www.buddhachannel.tv
WHO WAS GEORGE OHSAWA ?
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