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Les Trois symboles de l’ Harmonie dans le Bouddhisme Tibétain

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Le Bouddhisme Tibétain intègre une mythologie savoureuse qui pourrait presque être qualifiée de psychologie mythologique…
Cet exemple est tout à fait opportun à méditer, dans un monde déchiré par la discorde…

Les Trois symboles de l’ Harmonie dans le Bouddhisme Tibétain


( MITHUN YULGEL tib )


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Trois animaux mythiques sont, au Tibet, les symboles de la victoire de l’harmonie sur la discorde, de l’apaisement sur la haine, de la réconciliation sur la mésentente…

Ils réunissent chacun, en un seul corps, deux animaux regardés comme étant entre eux des ennemis ou des concurrents irréductibles.

Les contraires étant assemblés, ….toute opposition s’efface…. à l’extérieur comme à l’intérieur, envers les autres comme en soi-même..

C’est une interdépendance positive !

C’est pourquoi ils figurent souvent à l’intérieur des gompas (sur les « bannières de concorde » dites badèn tib. )


Ce sont :


Le lion-garouda (ou lion à huit pattes) sèngué kang gyépa tib


C’est le corps du « lion des neiges » du Tibet, affublé des ailes et de la tête d’un « garouda » (tib bya-khyung) .

En fait, il n’a que quatre pattes ; mais celles ci étant « mixtes » – résultant du mélange de pattes de lion et de garuda- on considère qu’il y a…. huit pattes…….

Face aux « nagas » le courage et l’intrépidité du lion s’unissent ici à l’action de guérisseur thaumaturge du garouda contre les « lou » (tib. Klu) ; assimilés aux forces maléfiques (nagas et autres), générant les maladies.

Plutôt qu’ennemis, on peut dire, ici, que ce sont deux concurrents qui sont associés.


La loutre-poisson (ou poisson à fourrure) nya pou gyépa tib


C’est le corps d’une loutre avec la tête (et le ventre) d’un poisson-chat (silure). Ici c’est une vraie

« fusion-réconciliation » du prédateur avec sa proie.


Le coquillage-makara (ou conque à makara) chousin makara tib


Le makara est un monstre aquatique (marin) mythique ; qui a les attributs d’une pieuvre unis à ceux d’un dragon (naga). Il est réputé se nourrir de coquillages.

Ici, il s’unit avec le coquillage ou, en tout cas, occupe sa coquille; il en sort une tête menaçante avec une trompe nasale qui jette des « dards » à cinq pointes.

Mais son corps, devenu mollusque (on peut le supposer ?), reste protégé à l’intérieur de la coquille.

On aurait donc ici plutôt une « symbiose » (association mixte à bénéfice réciproques), avec union pour un meilleur résultat mutuel…..

Le makara , en astrologie tibétaine, correspond à notre signe du Capricorne.


Tiré, combiné, reformulé et librement commenté, à partir de :

CORNU Philippe : « Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme » Seuil Ed – Paris – 2°éd.2006

TCHEUKY Sèngué (Lama) : « Petite encyclopédie des divinités et symboles du Bouddhisme tibétain ». Claire Lumière Ed -St Cannat – 2002




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