Dans le bouddhisme on considère que nous sommes principalement la somme de 5 agrégats (skandhas) :
– la forme : C’est penser « je suis le corps » et cela simplifie la vie en créant le sens de délimitation et de la séparation : moi et non-moi (les autres), le miens & ce qui n’est pas à moi, ce que je dois défendre, ce que je dois convoiter.
– les sensations : les 5 sens auxquels les bouddhistes rajoutent le sens mental. Ces 5 sens nous permettent de faire l’expérience d’une grande partie du monde physique et du monde des idées. Dans le cadre de la vision séparée née de la « forme » nous inspectons cet « ailleurs/non-moi » pour voir si ce qui s’y dresse est bien disposé, menaçant ou neutre. De cette manière, notre relation à la réalité se construit en catégories : plaisir et douleur, espoir et peur, aimer et ne pas aimer. La division entre moi et non-moi prend maintenant place à l’intérieur du moi.
– Les perceptions ou impulsion : les jugements que l’on porte sur nos sensations et qui nous font adopter une attitude (passion, agressivité ou ignorance) vis-à-vis des situations, fondée sur le fait que nous les percevons comme favorables, menaçantes ou neutres.
– les volitions ou conceptualisation : suite à nos jugements, cela crée en nous des intentions qui entraînent des actes (karma) et orientent l’esprit. C’est un pas de plus vers la solidification de notre identité. Nous générons des croyances et des interprétations élaborées à propos d’une réalité fondée sur nos schémas d’espoir et de crainte.
– La conscience : conscience de chacun des 6 sens et en même temps et inversement, les 4 premiers skandas nourrissent le sentiment de conscience et nos pensées. La plupart de notre activité mentale est une tentative de prouver que nous existons, que nous sommes quelque chose de solide et que nous allons bien.