Il colle à la méditation un étrange stigma. Pour en parler, il faut convoquer des figures acceptables. Emmanuel Carrère, par exemple, qui, sans discuter l’image de la méditation, déclare tout simplement qu’elle lui fait du bien.
En effet, pas besoin de se nourrir uniquement de graines, en pyjama blanc, d’avoir un drôle de petit chignon sur le crâne et de composer des phrases ambiguës, dans un style ampoulé, les yeux mi-clos.
Il y a de la spiritualité dans la méditation, mais elle reste une pratique très laïque qui n’exige pas forcément plus d’investissement que cela. En fait, elle n’exige qu’un peu de temps et un endroit confortable où s’assoir. Méditer, cela s’apprend à peine. Il faut se taire, fermer les yeux. Ne pas nécessairement penser à faire le vide. En fait, ne pas s’empêcher de penser. Prendre de la distance avec ce défilé de pensées, les regarder se succéder et fermer les yeux, en silence. Emmanuel Carrère médite tous les jours. Limonov aussi.
Et Laure Ampilhac aussi. En fait, elle va même plus loin, investissant des milliers et des milliers de dollars en séjours de méditation et de découverte de soi. Elle est persuadée que la méditation et la connaissance de soi peuvent aider les chercheurs d’emplois à en trouver un. Au delà du fait que la méditation aide à prendre conscience de ses forces, de ses faiblesses et à gagner de la confiance en soit, Mme Ampilhac pense qu’il est possible d’entendre des « messages » lorsque l’on médite.
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