Accueil Espace Bouddhiste Alimentation Comment cuisiner avec des fleurs ?

Comment cuisiner avec des fleurs ?

80
0

Comment cuisiner avec des fleurs ?

cocina_flores.jpg

C’est le plein été et la nature nous révèle toutes ses belles couleurs et ses bons produits. Des fruits, des légumes, mais aussi des fleurs qui sentent si bon qu’on en mangerait ! Bonne idée… (Août 2005)

Les planter, les cueillir ou les acheter

Si vous avez la chance d’avoir un jardin ou un balcon et que vous souhaitez vous lancer dans la plantation de fleurs comestibles, n’utilisez aucun pesticide ni produit chimique pour les faire pousser. De plus, veillez à ce que vos plants soient éloignés de toute source de pollution (usine, route…) Et, si vous allez cueillir des fleurs dans un champ, éloignez-vous des routes et autres zones habitées.

Comme pour les champignons, sachez que certaines espèces de fleurs sont aussi toxiques voire mortelles. Aussi, assurez-vous de leur comestibilité en emportant un guide des fleurs illustré et en passant chez le pharmacien à la fin de votre cueillette. A titre d’exemple, voici quelques spécimens, pourtant bien jolis, qu’il ne faut surtout pas poser dans votre assiette : l’anémone, l’arum, la belladone, le bouton d’or, la ciguë, la clématite, le cyclamen, le genêt, l’iris, le laurier rose, le muguet, le sureau… Les narcisses et les jonquilles, quant à elles, peuvent être consommées, mais en quantité très modérée.
Enfin, levez-vous tôt, car c’est tout juste après l’évaporation de la rosée qu’il faut les cueillir, sinon, patientez jusqu’à la fin de la journée…

Pour les plus citadins d’entre vous, ceux qui voient rarement la verdure, il est tout de même possible de mettre des fleurs dans sa cuisine. Pas en allant chez le fleuriste qui ne vend que des fleurs traitées à usage exclusivement ornemental. Mais en allant chez certains maraîchers qui, de plus en plus, disposent de spécimens de fleurs fraîches (fleurs de courge, de courgette et capucines principalement), conditionnées en barquettes, prêtes à l’emploi. Les épiceries bio et orientales, elles, proposent notamment des fleurs entières ou des pétales (toujours séchés, voire en poudre) ou en sirops.

Voici trois adresses où acheter des barquettes de fleurs fraîches à Paris :

  • Lafayette Gourmet (40 boulevard Haussmann dans le 9ème) ;
  • La Grande Épicerie de Paris (38 rue de Sèvres dans le 7ème) ;
  • Goumanyat et son royaume (7 rue de la Michodière dans le 3ème).

Les choisir et les préparer

Première grande règle : choisissez des fleurs fraîches et utilisez-les le plus rapidement possible après cueillette, afin de profiter de leur plus bel aspect et de leur meilleure qualité gustative. Pas de précipitation cependant. Inspectez-les avec soin, débarrassez-les des éventuels insectes, passez-les sous un filet d’eau et laissez-les s’égoutter sur un papier absorbant. Enfin, retirez, à l’aide d’une pince à épiler si besoin, le pistil et les étamines (dangereux pour les convives allergiques au pollen).

En décoration

Histoire de vous familiariser avec ce nouvel ingrédient – bien que les fleurs se cuisinent depuis des siècles – commencez par en décorer vos tables. Oubliez le vase : pour épater vos invités, mettez des petites fleurs entières ou des pétales dans votre bac à glaçons.
Autre idée déco simplissime : empilez deux saladiers et glissez des fleurs dans l’interstice, remplissez-le d’eau et laissez-le prendre au congélateur. Il sera du plus bel effet pour recevoir punch et sangria… Enfin, posées sur les plats, de l’entrée jusqu’au dessert, fleurs et pétales apportent une touche de couleur et de raffinement en toute simplicité.

Dans les plats

Et maintenant, en cuisine ! Voici un petit aperçu de la vaste palette de goûts et d’utilisations qu’offrent les fleurs comestibles. La plupart des fleurs sont les complices idéales des salades. Laitue, mâche et chicorée, notamment, aiment se parer de pétales crus de capucines, de pensées ou de soucis. Arrosez de préférence le tout d’une huile neutre, pour ne pas masquer leur parfum. Parfaite également dans les salades, la fraîcheur poivrée du bégonia et de la pâquerette relève aussi les soupes.
Quant à l’amertume de l’oeillet et du souci, elle est idéale pour réaliser des beurres aromatisés. Il suffit de hacher les pétales et de les incorporer intimement à du beurre pommade. Après avoir assaisonné le tout, tartinez sur des toasts et, touche finale, déposez un pétale au-dessus.

Certaines fleurs se dégustent plutôt cuites. Ainsi, les fleurs de courgette, d’acacia (au goût de fleur d’oranger), de glycine et de jacinthe, permettent de réaliser de succulents beignets. Celles de bourrache – à la surprenante saveur d’huître ! – de lys rouge et de souci parfument très bien les omelettes. Enfin, osez mélanger à vos farces de volaille ainsi qu’à vos pâtés de viande des violettes : mariage étonnant !

La douceur sucrée de la pensée, de la violette, de la mauve, de la lavande et du coquelicot est parfaite dans les salades de fruits et les desserts, notamment à base de lait et de crème. Elles permettent ainsi de concocter des mousses parfumées, des bonbons, des gâteaux et des sirops délicatement aromatisés.
Sachez, pour finir, que la puissance citronnée de la primevère et du géranium de nos balcons, est la complice rêvée des soupes et salades, mais est aussi un vrai régal dans les crèmes et les pâtisseries.

Les conserver

Les fleurs fraîches étant très fragiles, réfrigérateur et congélateur sont à bannir.
Il est toutefois possible de les rendre moins éphémères. La meilleure méthode consiste à les faire sécher, dans un four entrouvert à très basse température, afin de les garder toute une année, à l’abri de l’air et de la lumière. Vous pouvez aussi faire macérer petites fleurs ou pétales dans une bouteille de vinaigre pendant trois semaines au moins avant de filtrer : un régal de parfums floraux sur vos salades hivernales.

Enfin, version sucrée, hormis gelées et confitures, pensez aussi à en faire des sirops parfumés, que vous utiliserez dans les boissons et dans les pâtisseries. Mais surtout, procédez à la cristallisation. Pour cela, vous devez battre un blanc d’oeuf, y tremper vos pétales (ou petites fleurs entières) avant de les saupoudrer de sucre en poudre et de les laisser sécher. A cette étape, vos « bonbons » tiendront une bonne semaine. Prolongez leur temps de conservation : recommencez l’opération mais trempez-les dans un sirop de sucre avant de les saupoudrer. Ils seront ainsi disponibles pendant plusieurs mois, dans une boîte hermétique, pour les décors et la gourmandise…

Source

Previous articleZem — Je t’aime, moi non plus
Next articleLes Bienfaits de la Méditation et du Sacrifice, par Aung San Suu Kyi