Patrice Repusseau
chansons du moi
et de son Même
Les Deux Océans
Pascal
Pascal a dit : « Le moi est haïssable. »
peut-on haïr ce qui n’est pas réel ?
distraction
moi est distrait
presque toujours absent
un rien suffit à le faire dévier
il frôle tout ne creuse rien
ce qui n’affecte nullement
le plein de la présence Même
moi-Même je
« je » paraît être un couple :
la somme de moi et de Même
pourtant moi + Même ne font pas deux
un + un = Un !
petitesse du moi
le plus souvent
la petitesse du moi est si grande
qu’elle ne permet pas de voir
l’immensité de Même !
aurore
dès que tu vis que le Même aime en moi
et qu’Il n’est qu’une seule fois
les nuages te quittent
– résorption dans le bleu –
tu te lèves dans ton ciel pur
en aurore Tout Jour
immature
le moi d’une existence est toujours immature
à peine né il va mourir
au contraire du Même
qui n’a pas commencé et ne finira pas
Il est l’Ancien des Jours
« vieux d’une jeunesse éternelle » !
bien
le moi veut posséder des biens
mais souhaite rarement que le Bien le possède
que le Même Tout Jour
s’aime Lui-Même en moi !
pluches
la cuisinière épluche les légumes
et on pèle les fruits avant de les manger
toi aussi
fais de même
retire les couches du moi
afin de te délecter Même !
attendre
attendre quelque chose
ou attendre quelqu’un
est forcément une souffrance
un manque indéniable de plein
rassure-toi !
personne ne t’attend
nul ne peut te faire faux bond
il n’est réellement qu’un seul
Tout Jour
le Même ou bien la Même
La Vie de ton dedans !