Le 5 juillet 1857, la ville de Wiederau en Saxe se découvrit une nouvelle née, Clara Eissner, qui allait devenir l’une des figures de proue de la lutte féministe. Fille d’un instituteur, Clara souhaite, elle aussi, se consacrer à l’enseignement. La découverte de certains cercles de pensées féministes participant aux discussions des Allgemeinen Deutschen Frauenvereins (Association générale des femmes allemandes) transforme ses prérogatives ainsi que sa vision du monde. Elle opte alors pour la voie politique en adhérant en 1881 au Parti social-démocrate tout juste créé. Cela l’oblige cependant à quitter l’enseignement et l’Allemagne bismarckienne de l’époque. S’installant à Zurich, elle rencontre le révolutionnaire russe Ossip Zetkin. Ils ne se marieront jamais mais Clara choisira de prendre son nom et elle aura deux enfants avec lui. Déménageant peu après à Paris, le couple s’introduit dans les milieux socialistes de l’époque et fréquente Louise Michel.
Arrivée dans la capitale française, Clara Zetkin participera activement à la création de la Deuxième Internationale. Fervente militante de la cause féministe, elle réclame l’égalité complète des droits professionnels et sociaux de la femme ainsi que sa participation active à la lutte des classes. Pour elle, le droit au travail est primordial pour la reconnaissance des femmes dans la société car c’est par un emploi stable que chacune peut obtenir son indépendance.
Alors que les lois anti-socialistes sont abrogées, elle choisit de retourner en Allemagne. Dans son pays natal, Clara redouble d’efforts et d’idées novatrices afin de faire progresser la lutte pour l’égalité des sexes. Ainsi, elle développe le mouvement féminin socialiste et, surtout, fonde le magazine des femmes socialistes, Die Gleicheit (L’égalité), qu’elle éditera jusqu’en 1917. Avec plus de 120 000 exemplaires, Die Gleicheit sera, durant de nombreuses années, le plus important journal féminin du monde.
En tant que présidente du secrétariat international des femmes au sein du mouvement socialiste depuis 1907, Clara Zetkin, en 1910, poussera et obtiendra l’adoption d’une journée internationale des femmes chaque 8 mars. Une journée officielle appelant à une prise de conscience mondiale des conditions de vie des femmes bien inférieures à celles des hommes à l’époque. Ce jour reste, aujourd’hui encore, un rendez-vous important pour toutes les associations féministes de la planète.
Clara Zetkin continuera ensuite son évolution politique très engagée. En 1914, elle affiche ouvertement ses idées pacifistes et s’oppose à la guerre. Elle organisera à Berne une conférence internationale des femmes visant à dénoncer ce conflit mondial. Ses prises de position très polémiques la conduiront en prison pendant plusieurs mois. Libérée pour raisons de santé, elle reprend très vite ses activités politiques et participe au fondement du Parti social-démocrate indépendant en 1917. Après s’être engagée avec le parti communiste, elle présidera le Secours Rouge.
Sa dernière représentation officielle restera également gravée dans les mémoires. En 1932, en tant que doyenne du Reichstag, elle prononce un réquisitoire enflammé, exhortant dirigeants politiques et population mondiale à s’ériger contre la montée du nazisme. Elle appellera ainsi à l’union de toutes les forces socialistes à se dresser contre Hitler. Ce sera sa dernière manifestation publique.
Elle décède le 20 juin 1933 à Moscou. La fin d’un parcours exceptionnel pour une femme aux idées novatrices et aux engagements de tous les instants.
Antoine Ginekis pour www.buddhachannel.tv
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