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Xiaolin continue à panser les plaies du Typhon Morakot

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06.08.2010

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Il faut se rendre à Xiaolin, village martyr situé dans le district de Kaohsiung et rayé de la carte, le 8 août 2009, par la puissance du typhon Morakot, pour se rendre compte du travail de reconstruction accompli par les pouvoirs publics et les organisations non gouvernementales, mais aussi de la douleur des familles qui ont tout perdu et qui tentent de re-vivre normalement.

Le jeudi 5 août, dans le district de Kaohsiung, à l’initiative de toutes les associations bouddhistes du district, les longues et sereines cérémonies de prière se multipliaient pour le repos des âmes emportées par les coulées de boue provoquées par le typhon Morakot. Là-bas, à Xiaolin, la route qui y mène a été presqu’entièrement reconstruite et on conduit facilement jusqu’à ce qui était, il y a plus an, un charmant village de campagne niché entre les montagnes. Hier, alors que la pluie zébrait un ciel gris, les chants bouddhistes couvraient le flot toujours impétueux de la rivière en contrebas. Quelques proches des victimes participaient, recueillis et silencieux, aux prières tandis qu’un autel était dressé, face à l’impensable : une zone de pierres, de gravats et de boue totalement aplanie. « Rien n’a changé, tout est resté comme au jour qui a suivi la catastrophe », note Wallace Santana, photographe pour l’agence de presse AP, qui était un des premiers journalistes sur les lieux, il y a un an. Sur place, plusieurs membres de l’Association citoyenne pour la reconstruction de Xiaolin faisaient part du traumatisme et de leur impuissance face à la violence de la catastrophe, face à l’immensité de l’effort de reconstruction matérielle, mais aussi morale.

Dans la matinée, Yang Chiu-hsing, le chef du district de Kaohsiung, également présent aux cérémonies de prière et qui a notamment présidé à la coordination de l’effort de reconstruction entre l’Etat, les organisations religieuses locales et les services de la collectivité territoriale, a qualifié le passage du typhon Morakot de « plus grande catastrophe nationale depuis un siècle ». Il a appelé tous les États de la planète à prendre des mesures actives pour préserver l’environnement. Dans un documentaire réalisé par la chaîne de télévision japonaise NHK plusieurs spécialistes nippons venus à Taiwan pour inspecter les sites ayant souffert du passage de Morakot soulignent à la fois la violence et le caractère inédit de la catastrophe qui a emporté le petit village de Xiaolin, notant qu’il aurait été difficile de prévenir un tel cataclysme, même au Japon.

Grâce à la mobilisation et à l’action de la branche taiwanaise de la Croix-Rouge et de la Fondation Tzu Chi de la compassion bouddhique notamment, qui ont su collecter les fonds nécessaires à Taiwan et à l’étranger, et l’octroi par l’Etat de terrains, le village de Xiaolin, comme beaucoup d’autres dans les districts de Pingtung et de Taitung, est en voie de reconstruction. Les victimes seront bientôt toutes relogées dans de vraies maisons, annonce-t-on au district. A quelques kilomètres de son emplacement d’origine, la Croix-Rouge est en train de construire 1 200 logements tandis que le village Da Ai, dont la construction a été assurée par Tzu Chi, offre déjà un gîte à 750 familles. Chen Zong-liang, directeur local de la Croix-Rouge et en charge de la reconstruction de Xiaolin, note les difficultés de la tâche : « Il faut tout reconstruire, il n’y a aucune infrastructure en place, tels que les systèmes d’alimentation en eau, d’évacuation des eaux usées, de communication etc. Il faut tout recommencer à zéro et cela prend du temps, surtout avec les mauvaises conditions climatiques qui ralentissent les travaux ».

Un an après, la reconstruction a beaucoup progressé, mais les plaies morales sont toujours palpables. La cicatrisation risque de prendre plus de temps que le relogement.


Source: Taiwan Info

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