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Le monde n’est pas une marchandise : pour un commerce équitable

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Le commerce est au coeur du fonctionnement de l’économie et donc de son éventuel mauvais fonctionnement. En y introduisant des règles d’équité on peut remettre l’économie au service de l’être humain c’est là le pari initial des acteurs du commerce équitable.

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Définition

Le commerce est au cœur du fonctionnement de l’économie et donc de son éventuel mauvais fonctionnement. En y introduisant des règles d’équité on peut remettre l’économie au service de l’être humain c’est là le pari initial des acteurs du commerce équitable.

Le commerce équitable consiste à prendre en compte dans les échanges commerciaux, les droits économiques et sociaux des producteurs (rémunérations, conditions de travail), et la préservation de l’environnement et des ressources pour les générations futures ce qui n’est pas le cas du commerce en général où seul compte l’état du marché et la profitabilité.

Acteurs et outils

Ce sont des ONG de développement qui ont défriché, il y a 25 ans, les premières voies du commerce équitable essentiellement en développant des filières spécifiques (produits alimentaires, artisanat, tourisme) qui associent producteurs au Sud et distributeurs au Nord. Les partenaires, généralement des regroupements de producteurs (artisanat, produits alimentaires, mais aussi tourisme) qui s’engagent à s’inscrire dans un développement durable, sont agréés par la centrale d’achat qui en retour garantit un niveau de prix stable ce qui permet à la fois de mieux rémunérer le travail des individus et de développer des services collectifs (crèches, écoles, dispensaires).

Max Havelaar et son célèbre café, la fédération “ Artisans du Monde ”, avec ses partenaires sur tous les continents et son réseau de près de 100 boutiques et de 2500 bénévoles, constituent des références.

Ces organisations associées avec d’autres syndicats et mouvements agissant sur les droits de l’homme ont lancé des campagnes sur les conditions de production des objets de grande consommation (textiles, chaussures ou articles de sport).

Une des actions les mieux connues, la campagne « De l’éthique sur l’éthiquette » porte ainsi sur la question cruciale du travail des enfants.

Dans le contexte de la mondialisation de l’économie, ces campagnes visent à informer puis à responsabiliser les consommateurs du Nord pour qu’ils infléchissent leurs modes de consommation faisant ainsi à la fois pression sur la grande distribution et les grandes marques du Nord (articles de sport).

Cette prise de conscience amène ces travailleurs du Nord à comprendre qu’ils ont plus à gagner au développement des droits des travailleurs du Sud, ce que certains syndicats ont commencé à comprendre (voir les mobilisations anti-OMC à Seattle en novembre 99).

Ces actions se traduisent dans des chartes éthiques liant producteurs, distributeurs, essentiellement la grande distribution et associations ; la mise en œuvre de ses chartes ouvrant à l’obtention de label sur le modèle de l’agriculture biologique (par exemple, des produits garantis sans travail des enfants).

Le commerce équitable commence donc à être évoqué comme un moyen parmi d’autres, pour faire coexister dans notre société, telle qu’elle est aujourd’hui, les libertés d’entreprendre avec une meilleure répartition des richesses produites.

Il est d’abord un moyen d’amender le système voire de le dépasser en sortant de la lutte de tous contre tous qui caractérise les échanges internationaux.

Modification substantielle des termes de l’échange, le commerce équitable présente l’intérêt de pouvoir être appliqué ponctuellement et progressivement et pourrait constituer à terme la façon normale d’organiser le commerce.

Par: Michel Dughéra


Source: www.buddhaline.net

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