BOUDJI : SA RAISON D’EXISTER
Boudjemaa ZENNOUCHE, connu sous le pseudonyme de BOUDJI est né en 1962 à Ait Laziz (Kabylie), en Algérie.
Après des études en Génie Nucléaire et en Agroalimentaire, il devient ingénieur au Centre Nucléaire d’Alger, où il travaillera pendant quatorze ans. Mais Boudji est avant tout un militant dévoué à la recherche de la paix. Cette cause, perdue pour d’autres, devient son principal leitmotiv.
En 1989, il obtient un certificat de techniques nucléaires, de l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), organisation qui cherche à promouvoir les usages pacifiques de l’énergie nucléaire et à limiter le développement de ses applications militaires. En 1993, il obtient le Diplôme de Paix, au GIPRI (Genève) et devient Chancelier National de France et, représentant à l’UNESCO de l’Association Internationale pour la Paix dans le monde (IAEWP).
Il écrit plusieurs essais et articles sur la Paix, les Droits de l’Homme et la protection de l’environnement et participe à plusieurs publications scientifiques internationales.
Mais, en fervent humaniste, la poésie et la musique l’attire et c’est vers elles qu’il se tourne, afin de mieux transmettre ses messages d’espoir. L’homme à la guitare, trouve sans ses chansons un moyen d’oublier nos tours de Babel et érige avec sa voix les murs d’une langue universelle, la solidarité. Il produit un CD en quatre langues (diffusé par les Labels People-to-people et Belda-Diffusion), et participe à un recueil de poésie collectif, A vos plumes les poètes (Edition du bout de la rue) car pour lui les mots et les notes servent à relier les hommes et ne sont rien d’autres que des bouteilles, jetées à la mer pour lutter contre le plus triste des guerres : l’indifférence.
Le poète-chanteur Pierre Meige, le découvre alors au détour d’un concert. Frappé par l’aisance et l’humanité de son cadet, il l’invite à participer à un recueil de poésie collectif, A vos plumes les poètes (Edition du bout de la rue). Une amitié se tisse entre ces deux hommes, aux rêves similaires et au cours de leurs nombreuses discussions naît l’idée de la raison d’exister, dont Pierre Meige écrira la préface.
« j’ai connu Boudji dans une fête pour la paix, au parc de la Vilette […] Et le ciel ce soir là, s’est illuminé d’étoiles à partager. »
Pierre Meige
Le recueil est donc historiquement, et avant toute chose, l’histoire de cette rencontre. Il appartient à la lignée des livres construits à la saveur de l’amitié, et qui laissent entendre au-delà de la voix qu’il projette, l’écho de ceux qui l’ont fait naître : « j’ai connu Boudji dans une fête pour la paix, au parc de la Vilette […] Et le ciel ce soir là, s’est illuminé d’étoiles à partager. Depuis ce jour de paix, Boudji est devenu mon éternel ami ».
(préface de Pierre Meige).
Construit en deux parties, respectivement intitulées « vers le chemin de la vérité » et « quand le soleil se lèvera », La raison d’exister n’est donc pas un simple recueil de poésie, mais témoigne d’une démarche particulière, propre aux idéaux qui le soutiennent. Boudji écrit pour laisser des messages, mais ne cherche pas à s’imposer à son lecteur. Ainsi, il tisse dans ses poèmes les paradoxes, les désenchantements et les lueurs d’espoir qui font notre existence, mais ne fait part de sont propre discours que dans la logique même du recueil qui s’achève comme un appel : « Petit homme il faut franchir les obstacles […] Bats-toi pour ta dignité ».
Loin de se poser comme des affirmations ou de chercher à donner raison, les mots de Boudji, souvent repris en chanson par le poète dans ses concerts, sont autant d’invitations au dialogue et à la réflexion, face au délitement d’un monde qui nous échappe.
Ainsi au fil des mots reviennent, par éclairs, les souvenirs intenses d’un passé toujours présent dans les rimes d’un poète exilé.
Un peu de joie, un peu d’amour…
Il se souvient des chants d’hier, et du sang versé par les anciens pour défendre leurs terres, et leur langue nourricière, rappelant aux hommes leur devoir de mémoire, et d’engagement pour perpétuer la longue lignée des Hommes.
Dans toute la belle nature il a planté ses racines
La vallée de Sebaou, Dellys, Béjaia…
Boudji le vagabond troubadour, fils de la moisson Ahwid, écrit ainsi derrière les hommages, et les constats sanglants « l’espoir d’un monde uni, si nous savons le protéger et nous aimer dans nos différences ».
Pour lui, la raison d’exister se conjugue au pluriel car elle naît du partage et de l’union des hommes.
A chaque strophe versée, à chaque mot ciselé, il réunit les bouts de sentiers, d’essence de jasmin, de regards et de parfums déracinés, de vallées abandonnées, de peuples massacrés, de martyres oubliés, pour construire une poétique de paix.
Héritier de cette esthétique berbère, le troubadour nous entraîne sur le chemin qui conduit à la fraternité, la sagesse, la beauté de la nature à protéger.
Sommeil du juste et colline oubliée…
– Extrait :
LA VÉRITÉ
Elle nous appelle nous supplie de partout
Elle crie nous interpelle
Où me cachez-vous, où m’ensevelissez-vous?
Que faites vous de moi?
Vous me fauchez debout
Je voudrais apparaître, me manifester,
Je dois exister partout : je suis la vérité sacrifiée
Le mensonge a ravi ma place
Que deviendrai-je moi qui suis si noble?
Cette vérité dont l’absence cause tant
D’injustices, de droits non reconnus,
D’accusations à tort de rêves interrompus
Tant de gens sont trompés
Par cette absence d’authenticité
Trop d’âmes ridées et malhonnêtes
Faussent la vérité par le mensonge ensorcelé
Cette vérité renaîtra un jour
Lorsque le mensonge sera prêt à triompher
Quelle déception alors!!!…
Boudjemaa ZENNOUCHE
Communiqué publié sur www.buddhachannel.tv, avec l’aimable autorisation des Editions du Bout de la Rue
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