Faire parler les mots sur une feuille, avec son stylo ou son clavier.
Laisser venir l’écrit comme il vient, sans revenir dessus, un peu à la manière du calligraphe ou du peintre à l’encre de Chine qui jamais ne refait son trait. Ou du maître de sabre qui dégaine son katana en un éclair, sans réfléchir mais sûrement et instinctivement en laissant faire une technique devenue naturelle après des années de pratique sur le terrain -du temps des samouraïs- ou pacifiquement, dans un Dojo.
Le tireur à l’arc devient flèche et part avec elle vers la cible. La deuxième suit et vient fendre la première dans un geste parfait. L’écrivain se pose devant sa feuille de papier ou son écran d’ordinateur, se concentre et médite. Un sujet lui vient à l’esprit puis il laisse venir son inspiration et lance sa plume ou sa frappe au rythme de sa respiration. C’est alors que les mots se déroulent et que le texte se construit et s’assemble.
Pierre Suchet