10.08.2009
Religion Academy. Peut-on trouver la foi en passant à la télévision ? Selon une information publiée par le quotidien turc « Hürriyet », les concepteurs d’un nouveau programme de télé-réalité turc semblent y croire.
Dans « Les pénitents s’affrontent », un rabbin, un imam, un prêtre catholique et un moine bouddhiste sont réunis dans un but commun. Convertir à leur religion au moins l’un des douze candidats athées. Durant huit semaines, les représentants des quatre religions vont tour à tour tenter de persuader les non-croyants. Proposé par Kanal T, une chaîne de télévision à faible audience, ce programme sera une première mondiale. Les candidats devront participer à des débats de groupes, des entretiens en tête à tête et des visites dans les lieux de cultes. Mais pas de télé-réalité sans récompense. A la fin de chaque émission, le candidat nouvellement converti remportera un pèlerinage dans le lieu correspondant à la religion choisie. La Mecque pour les musulmans, Jérusalem pour les juifs, le Vatican pour les catholiques et Katmandou pour les bouddhistes. Proposée par Seyhan Soylu, une journaliste transsexuelle surnommée « Sisi », connue pour son exubérance, l’émission semble n’être qu’une provocation de plus. Mais le projet est des plus sérieux. Le Vatican a donné son accord pour envoyer un de ses prêtres. Le rabbin et le moine bouddhiste ont déjà été recrutés. Et malgré les réticences des représentants de l’islam turc, un imam tunisien s’est porté volontaire.
En Turquie cependant, la polémique fait rage, l’émission de Sisi est sur toutes les lèvres. Le secrétaire turc aux Affaires religieuses ainsi que le grand mufti d’Istanbul s’opposent publiquement au projet, considérant ce prosélytisme télévisuel comme un sacrilège. Seyhan Soylu nie le caractère choquant d’une telle émission : « Nous voulons simplement aider les gens à trouver la foi », aurait- elle déclaré. Et les sociologues turcs en faveur de l’émission répondent que « Les pénitents s’affrontent » permettent de satisfaire la curiosité de la population vers d’autres religions.
Au risque d’être censuré par l’Agence de surveillance audiovisuelle turque, le programme sera diffusé dès septembre, en fonction des dates du ramadan. Un respect qui semble de mise.
STEPHANIE RENUCCI
Source : www.lesechos.fr