Accueil Espace Bouddhiste Société Sri Lanka — Une guerre post-coloniale

Sri Lanka — Une guerre post-coloniale

77
0

27.04.2009

(Actualisation 28.04.2009)

Deux importantes manifestations à Paris ont ramené au premier plan un conflit qu’ignore intégralement l’opinion publique française : la guerre acharnée menée par le gouvernement sri-lankais contre sa minorité tamoule, entraînée par le mouvement des Tigres tamouls.

Sri_Lanka_refugees.jpg

A Paris, les Sri-lankais, en grande majorité tamouls et en coquetterie politique avezc leur pays, se veulent avant tout invisibles. Très implantés dans la restauration et les activités de service. Souriants, d’apparence douce. Cette physionomie amène cache mal les immenses préoccupations des Tamouls sri-lankais quant à l’avenir de leur pays.

Officiellement La guerre civile du Sri Lanka oppose le gouvernement du Sri Lanka dominé par la majorité cinghalaise bouddhiste, et les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), organisation séparatiste luttant pour la création du Tamil Eelam, un État indépendant dans l’est et le nord du pays, majoritairement peuplé de Tamouls de religion hindoue (18% de la population du pays). Ce conflit a causé plus de 70 000 morts depuis 1972 selon des chiffres du 1er mars 2008.
En fait, le conflit à forte tournure interethnique, remonte au milieu du 19° siècle (1796 et 1948), pendant l’occupation britannique quand les Tamouls ont été suspectés par les Cinghalais d’avoir bénéficié d’un traitement préférentiel de la part des Britanniques qui, en outre, ont facilité l’implantation de Tamouls indiens dans le centre de l’île pour travailler dans les plantations de thé. Bénéficiant d’une meilleure éducation, les Sri Lankais tamouls occupaient en grand nombre de postes dans le service public, la médecine, les avocats.
De décennies en décennies, les gouvernements cinghalais ont multilié les msures discriminatoires en l’encontre des Tamouls.
D’où l’idée d’une nation indépendante, l’Tamil Îlam proposée par le Tamil United Liberation Front (TULF) en 1976. Depuis, la situation n’a cessé de se détériorer, malgré les interventions successives et souvent amicales de l’Inde en faveur de Tamouls. En effet, l’Etat situé au sud-est de l’Inde, le Tamil Nadu, capitale Chennai-Madras, est dominé par les Tamouls. La guerre menée dans des conditions souvent atroces est considérée comme ouverte depuis 1983. Le gouvernement cinghalais ne lésine pas sur les moyens pour venir à bout du LTTE. Sans parvenir à régler le problème.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_du_Sri_Lanka#Avant_l.27ind.C3.A9pendance

Précision : ancien “comptoir français de l’Inde” jusqu’en 1956, Madras s’appelle aujourd’hui Chennai.

– Dernière minute : jetant par dessus les moulins son costard de Ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a annoncé qu’il allait se rendre au Sri Lanka Un sac de riz sur l’épaule, comme naguère, quand il était un militant de la lutte contre la faim et les guerres ?


Par Ph. Madelin

Source : phmadelin.blog.lemonde.fr

Previous articleBirmanie — Opposition : Aung San Suu Kyi victime d’une machination
Next articleBelgique — La ville de Gand devient végétarienne