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Combattre la Violence par la Non Violence

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COMBATTRE LA VIOLENCE PAR LA NON VIOLENCE [[Traduit de l’Anglais par Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv ]]


27.03.2008

ATLANTA, Georgie (USA) – La légende raconte que Bouddha aurait mis fin à une guerre entre deux souverains qui se querellaient pour un fleuve, en leur posant cette question : « Qu’est-ce qui est plus précieux, l’eau ou le sang? ».

mudra1.jpgLe commun des mortels ne pourrait-il pas utiliser cette même sagesse – et ce courage – pour freiner cette envie de guerroyer aujourd’hui – pour du pétrole, de l’eau, ou une identité? Le Mahatma Gandhi y croyait. Il avait crée pour cela des équipes de civils que l’on appelait le Shanti Sena ou « Armée de la Paix » et les avait déployées sur diverses communautés autour de l’Inde, là où elles pouvaient prévenir les émeutes communales et proposer d’autres services liés au maintien de la paix.

Ces 25 dernières années, des gardiens de la paix non violents se sont rendus dans des zones de conflit parfois intense, avec l’objectif d’apporter une mesure de paix, de protection, et d’équilibre mental à la vie sur place. Plutôt que d’utiliser la force ou les menaces, ces gardiens de la paix non armés déploient des stratégies protectrices d’accompagnement, une « présence » morale et/ou de témoin, en surveillant les campagnes d’élection, en créant des espaces sûrs et neutres, et dans les cas extrêmes en se plaçant physiquement entre les parties hostiles, tout comme Bouddha l’avait fait avec les rois furieux de l’Inde ancienne.

Ces gardiens de la paix civils et non armés ont connu des succès spectaculaires, à petite échelle, silencieux, loin du glamour : sauvetage d’enfants soldats, protection de la vie d’activistes clés des droits de l’homme, de villages entiers, prévention d’une violence potentiellement explosive, et augmentation générale du niveau de sécurité ressenti par les citoyens dans une communauté souvent tendue.

Récemment, un village situé sur l’île de Mindanao aux Philippines s’est retrouvé sous la menace de deux groupes armés qui s’étaient retrouvés à 200 mètres l’un de l’autre. Les doyens du village appelèrent à l’aide de la Force Pacifique Non Violente installée là-bas, celle-ci intervint et à force de communication avec les deux parties, persuada le groupe armé de s’en retourner. Grâce à la médiation,il n’y eut aucune violence, et aucune vie ne fut perdue.

Pourquoi donc n’avez vous pas entendu parler de cette œuvre passionnante? Parce qu’elle est terriblement sous-financée, pour une part. Mais il y a aussi le préjugé prévalant que seuls les gouvernements ou les forces armées – y compris celles des Nations Unies – ont la responsabilité ou les moyens d’enrayer les conflits. Bien que le Conseil de Sécurité des Nations Unies a souvent autorisé « tous les moyens nécessaires » pour maintenir la paix et prévenir des conflits violents, dans les faits, l’ONU n’a pas systématiquement considéré la solution des gardiens de la paix civils et non armés, à une échelle plus vaste.

Mais l’obstacle de loin le plus grand est la croyance répandue – et rarement analysée – que le pouvoir politique devient trop grand pour une arme à feu. Il s’agit de la croyance qu’il n’y a qu’un seul type de pouvoir ; le pouvoir de la menace, sur lequel nous pouvons finalement nous appuyer pour faire changer l’avis d’autrui, ou au moins pour faire échouer ses actions.

Cela peut changer. Les échecs des guerres pour la paix, notables actuellement en Irak, sont de plus en plus coûteux – en vie, en matériel, et en libertés civiles.

La nouvelle norme mondiale de « Responsabilité de Protection » (R2P) devrait inspirer l’utilisation de la société civile et des méthodes non violentes. Alors qu’elle inclue des interventions militaires, R2P est fondée sur la sécurité humaine internationale qui émerge et la doctrine des droits de l’homme qui vise à éviter les échecs de la communauté internationale dans la prévention et l’arrêt des génocides, crimes de guerre, nettoyages ethniques, et crimes contre l’humanité.

Il pourrait encore venir à l’esprit du monde que ces courageux gardiens de la paix non violents ne sont pas « désarmés » ; ils sont armés de ce que Gandhi insistait pour appeler « la plus grande force dont a été dotée l’humanité » – la non violence.

La Force de la Paix Non Violente œuvre pour valoriser ce genre de maintien de la paix, et vise à agrandir son équipe actuelle constituée de 70 membres de terrain, pour former un noyau de 2000 membres d’ici à 2012. Lors d’un déploiement récent, la Force de la Paix non Violente a vu converger des candidats venus de 55 pays pour chaque poste disponible.

Des civils non armés et correctement formés sauvent des vies et protègent des communautés menacées aux endroits les plus violents du monde. Ils sont de plus en nombreux. Récemment, le Centre basé à Genève pour un Dialogue Humanitaire a publié une étude analysant le pourquoi et le comment de cette méthode de travail par « présence proactive ».

Les peuples sont prêts pour un changement pacifique et ils veulent consacrer leurs vies à le construire. Des civils non armés pour le maintien de la paix pourraient être le moyen de reconnaître et d’aider à développer le rôle de protection vitale que la société civile mondiale pourrait plausiblement, efficacement et légitimement jouer en matière de sécurité humaine. Dans l’intérêt des femmes et des enfants en plein conflits armés, des réfugiés, des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme, des moines manifestant pacifiquement, des aides humanitaires, ou des candidats aux élections – pour nous tous. Car en fin de compte, aucun d’entre nous ne sera en sécurité avant que nous tous, le soyons.


Par Rolf Carriere and Michael Nagler[[Rolf Carriere a passé toute sa carrière à l’UNICEF en Indonésie, au Bangladesh, et en Birmanie en tant que contact de la Banque Mondiale. Il est conseiller sénior volontaire et fait partie de la Force de la Paix Non Violente. Michael Nagler est professeur émérite des Etudes sur la Paix et le Conflit à l’Université californienne de Berkeley, et président du Centre Metta pour l’Education Non Violente.]]

Source : www.CSMonitor.com

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