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Ashin Gambira : le boycott religieux envers le gouvernement continue

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La récente amnistie des prisonniers politiques et l’accord de cesser le feu avec les rebels Karen ne sont pas des preuves suffisantes des intentions démocratiques du gouvernement Birman, selon Ashin Gambira, récemment libéré, qui a déclaré que le boycott religieux envers les officiels du gouvernement, décrété durant le soulèvement de Septembre 2007, restait en vigueur.


birman-monk432.jpgGambira fut rapide à tempérer le battage médiatique fait autour de l’amnistie de vendredi, qui incluait d’autres dissidents importants, y compris Min Ko Naing et le leader Shan Kun Tun Oo. A la suite de sa condamnation en 2008, il fut sévèrement torturé, à l’âge de 32 ans.


« Le gouvernement a modifié ses apparences extérieures en apparences civiles, mais leurs efforts pour implanter la démocratie sont encore plutôt faibles, alors que de nombreux cas de violations des droits de l’Homme perdurent », a-t-il déclaré à DVB.


Interrogé à propos d’un message qu’il aurait à transmettre au Président Thein Sein, qui était Premier Ministre sous la junte qui l’incarcéra il y a trois ans, Gambira a déclaré que le boycott n’avait pas été levé.


« Il [Thein Sein] est l’un des membres du groupe que notre boycott visait. [Le gouvernement] devra s’excuser auprès des moines trois fois pour que le Pattaneikkujanakan [boycott] soit révoqué.


Il a ajouté que ce qui a déclenché le soulèvement de 2007, notamment l’augmentation du prix de l’essence, était encore là. Plusieurs jours avant l’amnistie, il a d’ailleurs été annoncé que les prix de l’essence et de l’électricité augmenteraient, dans certains cas doubleraient, afin de combler le déficit du budget, bien que des candidats aient rapidement dénoncé les sommes énormes que le gouvernement touchait en vendant les vastes réserves énergétiques du pays.


Parmi les près de 300 prisonniers politiques qui furent relâchés vendredi, se trouvaient aussi de nombreux membres des renseignements et des officiels purgés par Than Shwe, qui a dirigé la Birmanie jusqu’en Mars dernier. Alors que l’amnistie était accueillie avec liesse, des observateurs ont vite dénoncé ses insuffisances, notamment sur les conditions attachées à ces libérations, et sur le fait que près de 1000 prisonniers politiques demeuraient encore derrière les barreaux.


Le moine Ashin Wirathu était dans sa huitième année d’incarcération sur une peine de 25 ans lorsqu’il fut libéré vendredi dernier de la prison d’Obo de Mandalay. Il a déclaré que la décision du gouvernement de relâcher les leaders de différents groupes, tels que All Burma Monks’ Association et 88 Generation Students, alors que les membres moins célèbres étaient maintenus derrière les barreaux, semait la discorde.


Il a listé le nombre de moines qui étaient encore en prison. « Ceci me fait penser qu’il y a une intention [du gouvernement] de causer des tensions à la suite des libérations ».


Les Etats Unis ont accueilli l’amnistie et le cesser le feu en déclarant qu’ils nommeraient un ambassadeur en Birmanie pour la première fois depuis que les troupes Birmanes ont abattu près de 3 000 protestants pro-démocratie en 1988. Le sénateur américain Mitch McConnel a déclaré aujourd’hui à des journalistes après un entretien avec Aung San Suu Kyi que bien que le mouvement était prometteur, il y avait besoin de plus encore.


Author: AYE NAI

Source : DEMOCRATIC VOICE OF BURMA

Traduit de l’anglais par Sophie Alvarez pour Buddhachannel




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