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Jiriki / Tariki – 自力/他力

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自力/他力

Jiriki / Tariki

amida_1.jpgDans le bouddhisme japonais, les termes de Jiriki (自力) et Tariki (他力) désignent deux attitudes dans la manière de pratiquer la Voie du Bouddha.

Le Jiriki, que l’on peut traduire par « notre propre force », caractérise le bouddhisme Zen, c’est-à-dire que le Zen nous invite à nous délivrer du cycle des renaissances par notre seule force, sans aucune aide extérieure. C’est dire à quel point le Zen insiste sur l’effort méditatif. On définit encore le Zen comme étant une forme du bouddhisme sapientielle.

Le Tariki, que l’on peut traduire par « une force extérieure », caractérise le bouddhisme de la foi, au Japon en l’occurence le bouddhisme de la Terre Pure, aussi appelé Amidisme. Amidisme car dans ce courant on s’en remet au pouvoir d’un bouddha nommé Amida. Cette école préconise la dévotion au bouddha Amida (Amitâbha) au travers la récitation de prières votives permettant au fidèle une renaissance dans le champ pur d’Amida. L’Amidisme insiste donc avant tout sur la foi en ce bouddha Amida.

Le bouddhisme sapientielle (Jiriki) : la tendance « sapientielle », qui est née en même temps que le mouvement Mahayana, met en vedette, pour ainsi dire, la méditation sur la vacuité de toutes choses. Il s’agit d’une méditation qui doit mener à l’acquisition de la sagesse la plus haute. Les deux grandes école mahayaniques indiennes nées de cette tendance sont celles du Madhyamika (Voie du Milieu) fondée au 3ème siècle de notre ère par Nagarjuna. Cette école se concentre sur la vacuité de tous les phénomènes et de toutes choses. L’autre école, celle du Vijnanavada (école de « rien que conscience »), a été fondée un peu plus tard par Asanga. Pour les adhérents de cette école, la réalité suprême n’était rien d’autre que pure conscience, d’où le nom de l’école. Le Vijnanavada est marquée par une prépondérance accordée aux pratiques du yoga.

Enfin, pour conclure cette tendance sapientielle, il faut mentionner la tradition zen, qui est à ranger parmi cette tendance. Dans cette école, c’est l’expérience intuitive et directe de la vérité ultime qui constitue l’éveil ou le satori, et les écritures saintes ne jouent qu’un rôle secondaire puisque la vérité ne peut être communiquée par la parole. Il faut donc simplement s’asseoir dans la position dite de zazen, ou de « méditation assise ». Dans la tradition zen prévaut donc le silence, mais il existe aussi des méthodes de choc que peuvent utiliser certains maîtres afin de libérer leurs disciples d’une pensée discursive qui les bloque dans le monde de l’illusion. Il y a aussi les koan, c’est-à-dire une sorte d’énigme dont la solution échappe totalement à l’intellect de l’homme, comme la question : « Qui étais-tu avant ta naissance? »

La tendance « bouddhisme de la foi » (Tariki) : ce bouddhisme s’appuie sur le premier des vœux que prononcent les bodhisattva, à savoir celui de n’accéder au nirvana qu’après avoir sauver l’ensemble des êtres vivants par pure compassion, aussi nombreux soient-ils. Cet idéal du bodhisattva, combiné à la croyance qui veut que la pratique devienne fort compromise durant la période de décadence de la loi (mappô) amènera nombre de bouddhistes à s’en remettre à ces bouddhas et bodhisattvas qui avaient fait le vœu de sauver tout être vivant et de partage ses mérites avec ceux qui n’avaient aucune possibilité d’amasser des mérites par eux-mêmes.

L’amidisme est le représentant parfait de ce bouddhisme de la foi : le Bouddha le plus vénéré en Chine et au Japon a été (et est toujours au Japon) Amitabha – le Bouddha de la Lumière (ou de la Longévité) incommensurable. Amida, quand il était un bodhisattva, a prononcé un vœu selon lequel tout être vivant qui ferait appel à lui renaîtrait dans la terre pure sur laquelle il régnerait une fois devenu Bouddha. Là, il verrait Amida face à face et comprendrait la vérité sans aucune difficulté puisque dans cette terre pure aucun obstacle à l’éveil n’existerait. Il a ajouté qu’il renoncerait à la bouddhéité si ses vœux n’étaient pas accomplis. Aujourd’hui au Japon, l’amidisme constitue un des courants les plus actifs du bouddhisme.


Source : Le blog Namu Amida Butsu

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